MARBOT
Endurance 1810
Lors du siège de Saragosse, le capitaine Marbot a été blessé par un projectile artisanal prouvant, s’il le fallait, la détermination avec laquelle les Espagnols attendaient leurs adversaires. Cette blessure nécessita une opération qui laissa Marbot en proie au coma. De retour à Paris, Marcellin Marbot revit son ami Charles Massy et put lui parler de ces visions qu’il avait eues lorsqu’il était souffrant, de cette voix qui le poussait dans l’acharnement quand la lassitude aurait pu le rendre plus faible.
Puis cap fut mis sur l’Autriche où, dans une espèce de désir inconscient de plaire à ses supérieurs, Marbot se sentait indestructible, ivre de ces combats de campagnes militaires qui pouvaient lui valoir l’avancement qu’il convoitait. Des combats qui laissaient beaucoup de camarades et de supérieurs sur le carreau… Mais Marbot avait la baraka et ne comptait toujours pas parmi ceux qui étaient passés de vie à trépas. Il devint aide de camp du Maréchal Masséna avant de participer à une nouvelle campagne, au Portugal, face aux Anglais, fins stratèges se montrant très forts dans l’organisation de faces à faces auxquels ils ne prenaient pas directement part…
Etait-ce les refus d’avancement qu’il essuyait qui favorisaient les fièvres dont souffrait Marbot et au cours desquelles il retrouvait cette voix qui communiquait avec lui ? Il fallait qu’il soit vraiment motivé, ou en tout cas sacrément endurci, pour accepter sans broncher de ne pas "ascensionner" après ces trois nouvelles campagnes et autant de blessures. A moins que ses envies d’un quotidien plus paisible ne l’aient rendu plus patient, plus philosophe : à Paris où il revenait régulièrement, Marcellin Marbot toucha mot à sa douce et tendre de son projet de mariage avec elle…
Par sylvestre, le 24 décembre 2009
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
2913609333
Notre avis sur MARBOT #5 – Endurance 1810
Tel ces héros de fiction qui passent un à un les obstacles barrant leur route, tel un athlète menant avec succès une course de sauts de haies, Marcellin Marbot, capitaine dans l’armée française au début du XIXème siècle, n’en finit pas d’avoir la chance qui lui colle à la peau. On assiste en effet, depuis le tome 1 de cette série adaptant librement les mémoires de l’intéressé, à l’irrésistible ascension de cet homme à qui tout (jusque là) sourit ; pourvu quand même qu’il ne rechigne pas à donner de sa personne sur les nombreux champs de bataille qu’il foule…
Le mystère semble cependant persister autour du crédit qu’il faut accorder à certains écrits de Marcellin Marbot. Des versions contradictoires de témoignages relatifs à des combats seraient en effet recensées, laissant planer quelques doutes et poussant à s’interroger sur le pouvoir de ces textes qui favorisent la naissance des héros. Il n’empêche qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et sur la base de cet adage, l’auteur Stéphane Pêtre se fait fort de perpétuer la mémoire de ce personnage charismatique.
« Endurance 1810 ». C’est le titre de ce cinquième tome. On l’associe facilement à ce héros se relevant encore et encore de ses blessures et des déconvenues qu’il rencontre. On l’associe aussi naturellement à Stéphane Pêtre, scénariste-dessinateur-coloriste qui ne se sera pas laissé abattre par la démotivation et qui parle aujourd’hui sur son site http://www.bd-marbot.net (où l’on peut lire actuellement librement et dans leur intégralité les tomes disponibles de cette saga) de l’opportunité d’enfin voir reprise la série par un éditeur parisien…
Le dessin de Stéphane Pêtre reste celui qu’on a connu dans les tomes précédents. Ses couleurs gardent leur pouvoir de suggestion (ambiances, rêves ou réalité…) Quant au scénario, il reste aussi dynamique qu’est trépidante la vie de son héros ! Le mélange du tout reste comparable à une poudre prête à faire parler d’autres canons… Dans quelques années, Marcellin Marbot périra. Vu son effrontée baraka, "on demande à voir" !!! 😉
Rendez-vous donc sur les prochains champs de batailles. Qui pourraient ne pas tous être du même genre que ceux sur lesquels on l’a accompagné jusque là.
Par Sylvestre, le 24 décembre 2009