Marcel

Le petit Marcel Cerdan ne jure que par le foot ! C’est sans compter sur un père autoritaire qui est prêt à tout pour faire de son fils un champion de boxe ! Celui qui est devenu un jeune homme va finalement faire carrière dans le noble art, avec le succès que l’on sait, mais aussi conquérir le cœur des Français et d’Edith Piaf !

Marcel est le récit de ce destin incroyable !

Par v-degache, le 17 octobre 2024

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Notre avis sur Marcel

Il était temps que la BD s’intéresse à Marcel Cerdan, héros français dont la mémoire perdure 75 ans après sa mort ! C’est Delcourt et sa collection Coup de tête, consacrée au sport, et dirigée par Kris, qui propose (enfin) un bel ouvrage dédié au natif de Sidi Bel Abbès en Algérie alors française.

Bertrand Galic au scénario et Jandro au dessin nous proposent une biographie qui parvient à trouver un juste équilibre entre les séquences de boxe et les parties consacrées à la vie privée de Marcel. Une place importante est donnée à sa jeunesse, au Maroc, et à la figure d’un père prêt à tout pour que son rejeton pratique le noble art, quitte à distribuer quelques torgnoles. Le traitement de l’intimité de Cerdan ne se limite pas à sa relation avec Piaf, et l’on a ainsi l’impression de mieux cerner l’homme.

Marcel Cerdan, le 12 octobre 1948 (archives familiales)

La boxe occupe bien sûr la part qu’elle mérite dans la bd, et celle-ci se prête particulièrement bien aux représentations graphiques. Votre site de BD préféré vous avait déjà loué les qualités du dessin de Jandro Gonzalez sur Le mystère du col Dyatlov (https://sceneario.com/bd/le-mystere-du-col-dyatlov/) ou La vampire de Barcelone (https://sceneario.com/bd/la-vampire-de-barcelone/), et l’Espagnol s’en sort aussi très bien dans le domaine sportif ! Expressivité des visages et des corps, représentation des combats convaincante, intelligence dans l’alternance des plans, le tout mis en couleur avec sobriété, on est séduit par l’ensemble de son travail et par un style qui va vers le réalisme, en donnant toutefois des traits bien singuliers à sa galerie de personnages.

 Le climax du récit arrive lorsque Cerdan affronte, le 30 septembre 1942, dans un Vél’d’hiv’ qui a servi de centre de regroupement, avant la déportation, aux milliers de juifs raflés quelques semaines auparavant, l’Espagnol José Ferrer, porteur d’un peignoir ceint de la croix gammée. Ire des dignitaires nazis assistant au combat, Marseillaise retentissant après la victoire expéditive du Français, et véritable bras d’honneur patriotique des Parisiens face à l’occupation allemande, coups implacable, Galic et Jandro réussissent avec brio le traitement de cette scène essentielle, qui amènera le boxeur à retourner au Maroc et à s’engager dans les Forces navales de la France Libre, l’Afrique du Nord ayant été libérée en novembre 1942.

30 septembre 1942, Vél’d’hiv’, Cerdan vs Ferrer

Ce Marcel rend joliment honneur à la personnalité attachante, au sportif brillant, à l’homme courageux que fut Cerdan. Du bel ouvrage pour une histoire qui n’a pas besoin d’être fictionnée pour être passionnante.

Foncez !

Marcel Cerdan, suivi d’Antoine Abad, en septembre 1938, salle Wagram, pour y affronter Al Baker (Photo : Le Miroir des sports)

Par V. DEGACHE, le 17 octobre 2024

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