MARCHE DU CRABE (LA)
La condition des crabes

Avant d’être une bande dessinée, l’histoire de La Marche du Crabe a vu le jour sous la forme d’un court métrage (et très apprécié par la critique, une suite – en long métrage cette fois – est en préparation). Arthur de Pins nous propose donc une adaptation en trois volets de La Révoltions des Crabes, dont le premier tome intitulé La Conditions des Crabes, est à la hauteur de la qualité de son petit film d’animation.

L’auteur met en scène des crabes Cancer Simplicimus Vulgaris – communément appelés crabes carrés – peuplant les plages de l’estuaire de la Gironde. Cette espèce de crabes se distingue de ses consoeurs par le fait qu’elle est condamnée par l’évolution à ne pouvoir se déplacer que selon une ligne droite. Cette idée directrice imaginée pour son court métrage qu’Arthur de Pins reprend et étoffe pour l’adapter en bande dessinée peut sembler au départ assez farfelue et même en dérouter certain, mais il ne vous faudra pas beaucoup de pages pour tomber sous le charme par cette histoire atypique et déjantée. L’auteur fait preuve dans son album d’une grande maîtrise tant au niveau du scénario que des graphisme et nous offre un univers très cohérant.

Ce qui séduit c’est avant toute chose le ton de la série, drôle, pétillant et non dénué d’une pointe de causticité, on sourit et on rit même de bon cœur à certaines scènes. Mais Arthur de Pins va plus loin que le simples gags et pose dans ce premier tome les prémisses d’une histoire plus complexe qu’il n’y parait. Les personnages des crabes sont vraiment très attachants et attendrissants, l’auteur réussit à leur donner vie avec son graphisme aux accents cartoon. Expressif et épaulé par une mise en couleur très douce son dessin est en parfait accord avec la tonalité de la série et participe indéniablement à son charme.

La Condition des Crabes, premier volet de la trilogie La Marche des Crabes, est une réussite de plus à la très belle collection Noctambule. Un album qui apporte un vent de fraîcheur à la bande dessinée. Vivement conseillé !

Et pour étayer cette chronique, je vous invite à regarder le court métrage d’Arthur de Pins dont il est question, La Révolution des Crabes.

Par melville, le 26 décembre 2010