Marche ou rêve

Marche ou rêve est typiquement le genre d’ouvrage qui nécessite une double lecture, afin de cerner totalement l’oeuvre (si tant est que cela soit possible).
Encore une fois, j’ai été séduit au premier abord par la couverture très équilibrée et bien composée.
Tout de suite, le lecteur est plongé dans le vif du sujet : L’oeuvre repose, scénaristiquement parlant, sur les difficultés que peuvent rencontrer les adolescents comme les complexes dans le domaine du sexe, tromper sa copine à l’occasion de vacances, les problèmes familiaux ou encore la mort d’un être cher…
Personnellement, la première lecture m’a donné l’occasion de me laisser porter par le récit, sans absolument vouloir dénicher la petite bête et je le reconnais, j’ai passé un très agréable moment de lecture, il faut le souligner !
La deuxième lecture a mis en avant quelques défauts : Pour moi, le côté autobiographique de Laurel est trop présent et empoisonne à faible dose le lecteur se tenant au fait du blog de l’auteur. Que fait son chat Pelotte dans cet ouvrage ? Pourquoi s’est-elle représentée sous le personnage de Mathilde ? Laurel aurait-elle voulu exorciser ses propres expériences passées ?
A observer le dessin, le lecteur aura du mal à percevoir le trait d’Elric, Laurel ayant illustré une bonne partie de l’album. Pourtant admirateur du travail d’illustratrice depuis sa participation au 33 Rue Carambole dans le magasine Spirou, puis de son blog, je ne peux que regretter une certaine forme d’exhibitionnisme sûrement involontaire de l’auteur.
L’ouvrage est loin d’être fade et cerne plûtot bien les interrogations et les soucis des adolescents un peu fleur bleu de notre temps. On aurait peut être préféré qu’il soit un petit peu plus réaliste et moins romancé, plus centré sur deux problématiques majeures afin de ne pas se disperser.
Aimé ou détesté, Marche ou rêve ne laissera pas insensible son lectorat !

Par Matt, le 19 mars 2011