Margot la folle

A la base de ce curieux album il y a le tableau de Brugel l’ancien: Dule Griet (traduit par "Margot la folle") peint en 1562. Le tableau représente, pour résumer vite fait, une femme qui fuit une ville remplie de créatures étranges, semble-t il, tout droit sorties de l’enfer. Jusque là, personne n’a réellement réussi à trouver qui était cette femme et ce que représentait précisément le tableau, d’où un certain nombre de suppositions.
C’est à partir de là que Muriel Blondeau a construit toute l’intrigue de son album. Loin de donner vraiment un sens au tableau, loin de complètement s’inscrire même dans la continuité, elle reprend l’héroïne, l’ambiance et développe une sorte de quête dans laquelle Margot va se lancer pour retrouver son homme.
On sent bien que le tableau n’est finalement qu’une source qui va servir grosso modo de prétexte pour entraîner cette femme dans un paysage complètement absurde que le lecteur devra accepter sans se poser de question. C’est l’un des éléments les plus "dérangeants" de cet album, il faut appréhender toute cette histoire en ne retenant que le fond de l’intrigue, une femme va chercher son mari, elle s’allie avec un groupe de mercenaires et ensemble ils vont affronter l’ennemi qui lui a ravi son Marinus ! Il n’y a guère, finalement, plus de profondeur dans cet album, si ce n’est cet hommage à Brugel l’ancien.
Malgré tout, on se laisse bien prendre au jeu, le seul truc qui m’a réellement agacé à la longue c’est ces mots en flamands avec le lexique au début. certes le tableau a été peint en Flandres, mais ça fait un peu forcé au fur et à mesure des planches !
En attendant, cela reste un album très sympa à découvrir de suite !

Par FredGri, le 4 janvier 2011