Mariko Parade

Un mangaka français et sa jeune modèle/petite amie arrivent sur l’île d’Enoshima pour faire des repérages qui serviront à illustrer le prochain receuil du dessinateur : « Mariko Parade ». Une sorte d’hommage à la belle jeune fille, qui l’accompagne depuis près de 4 ans aux travers de ses petits récits et illustrations !
Au bout de deux jours de balades et douces caresses, Mariko annonce qu’elle va bientôt partir pour deux ans aux Etats Unis pour ses études…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

2 avis sur Mariko Parade

Un homme et une femme s’associent pour raconter une histoire d’amour.
L’homme est d’âge mûr, la femme est jeune et ces contrastes vont permettrent de parler avec volubilité, aisance et naturel d’un sujet délicat que celui de la rupture, ou plutôt du départ de l’une. Les deux talents réunis s’entraînent à aller plus loin, plus précisément, plus subtilement dans l’image pour capturer la part d’émotion que chacun des deux ressent du haut de leur différence. Cette différence étonnante puisqu’elle est exactement le reflet de celle des héros de l’album !
Quelle part peut on réserver au hasard ?
A mon avis aucun…. En tous cas, les auteurs se parlent, d’une case à l’autre, et leur dialogue se libère au fur et à mesure des pages, si bien que les héros se racontent de plus en plus profondément et que l’intimité dévoilée n’est pas forcément exhibitionniste mais plutôt montrée, seulement à ceux qui ont ouvert ce journal intime à la recherche de l’esthétisme. Recherche aussi de la communion de deux corps avant de pourvoir n’être qu’un cœur si cela était possible !
Cette histoire est triste en somme, tout en gardant de la douceur et tout en cherchant à décrire une ambiance gaie et légère, celle que l’homme amoureux aime recréer pour sublimer son rêve……. qui est parfois très au dessus de la réalité . Et évidemment comme toute comédie n’est jamais durable, la magie du moment s’arrête et alors Boilet conclut : « Bref, ce que je voulais vous dire, Casanova occidentaux…. Faites donc un peu gaffe avec les japonaises. »
Voilà, tout est dit, le rideau tombe, la mer monte et commence déjà à effacer l’image….
Très belle manga !

Par MARIE, le 23 octobre 2003

Dans ce magnifique petit album (la collection « Ecritures » de Casterman est vraiment de toute beauté) nous retrouvons Frédéric Boilet, accompagné cette fois de la jeune dessinatrice Kan Takahama, dans une lente histoire ou un dessinateur flotte avec son amie entre réalité, désir et souvenirs. Tout est emprunt de délicatesse et de petits rires, on se laisse emmener par la main, suivre ces deux « personnages » dans leur moments de doux enivrement charnels, dans leur regards qui se croisent, les mains qui s’effleurent, mais surtout on partage leurs souvenirs de création.
Car avant tout le « pretexte » de cet album c’est de rassembler quelques petites histoires, quelques travaux d’illustrations parus par ci par là (Bang, Comics 2000 etc.), et dans lesquels l’image de Mariko apparait systématiquement. Ensuite Frédéric Boilet a confié à Kan Takahama le soin de dessiner les pages intermédiaires. Les deux styles sont complètement opposés mais se complètent assez bien finalement, et la rupture entre les deux traits donnent une certaine profondeur à l’ensemble des pages !
On apprend donc que Kan Takahama est une jeune dessinatrice japonaise de 26 ans qui a commencé sa carrière en travaillant pour le magazine Garo en 2001 et qu’elle a publié un album en 2002 : Yellowbacks ! Son graphisme est plus proche d’un école japonaise, moins « photographique » que celui de Boilet, mais néanmoins plein de subtilités, d’émotions que ses touches d’ombres, de flou font bien ressortir.
On connait davantage le style de Frédéric Boilet, surtout grâce à « L’Epinard de Yukiko » ou bien « Tokyo est mon jardin ». Ici, il nous offre donc la possibilité d’admirer des pages qu’en France on ne connaissait pas (je vous conseille les très sensuelles pages en couleur au centre de l’album, sublimes), son style y est très photographique mais tout aussi touchant qu’à son habitude. Ce qui est aussi très agréable c’est le contraste entre les pages globalement en noir et blanc et les quelques touches de couleur qui ressortent vraiment bien !
Alors, évidemment, cet album a une histoire, même si elle n’est que pretexte et assez succinte, n’empêche qu’elle reflète parfaitement les optiques de Boilet et de cette « nouvelle manga » qui se veux plus « réaliste », plus contemplative mais surtout plus proche des émotions des personnages.
J’ai vraiment été, encore une fois, très touché par le ton de cet album, la finesse du regard des deux auteurs, on a l’impression parfois de les entendre respirer par dessus notre épaule, d’entendre craquer les lattes de bois sous leur pieds. C’est très fin.
Alors peut-être qu’en effet on n’a pas, là, le chef d’œuvre du siècle, en tout cas on a le bonheur de partager un moment de vie de deux auteurs en parfaite harmonie, j’en suis encore tout touché.
Très fortement conseillé en tout cas !

Par FredGri, le 2 octobre 2003

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