Marjorie Finnegan, Criminelle temporelle

On connait le style de Garth Ennis, cette façon de foncer dans le lard, de jouer sur la provocation, comme on a pu le voir sur ses séries chez vertigo, Marvel ou encore avec The Boys. Avec cette nouvelle série, on retrouve bien la patte d’Ennis, qu’il s’agisse de l’héroïne sexy qui ne se pose pas de question, ni ne s’inquiète des répercutions de ses actes, des personnages qu’elle croise ou encore des enjeux de l’histoire, tout y est. C’est borderline tout du long, avec le sentiment que ça pourrait vraiment déraper à tout moment.

Dès les premières pages, on plonge donc dans une aventure en flux tendu qui nous happe tout de suite. C’est captivant, drôle, savoureusement irrévérencieux, avec des personnages particulièrement bien campés, mais surtout le concept de cette intrigue est vraiment très bien vu. Excepté peut-être ces longues séquences de discussion entre le dieu du mal et Stan, qui ne font guère avancer le schmilblick, si ce n’est pour rajouter une dose de WTF assez sympa mais pas très utile en fin de compte.
Il y aurait largement matière à alimenter une série de plus long court, avec cette héroïne et son univers, d’autant qu’Ennis nourrit son récit de mille et un peros secondaires qu’on aimerait retrouver.

Sur le plan graphique, Goran Sudzuka fournit certainement l’un de ses meilleurs boulots. Il force les expressions juste ce qu’il faut et nourrit ses cases de petits détails vraiment bien trouvés. C’est beau, dynamique et vraiment sa Marjorie est très mignonne, elle nous rappelle sa Martine Moon !

Une très agréable surprise, vivement recommandée.

Par FredGri, le 15 avril 2023