MARSHAL BASS
Black & white

En 1875, en Arizona, un homme noir est sur le point de connaître sa dernière heure. Assis sur son cheval et la corde au cou, il attend le Colonel Helena, marshal de son état, qui est allé vérifier son identité. De son vrai nom Bass, il a été confondu avec Bill Derby, un renégat qui écume la région. Ce dernier ayant été abattu, Bass est donc relâché. Compte tenu de sa notoriété, l’homme de loi lui propose de devenir son adjoint afin de mettre hors d’état de nuire une bande d’outlaws noirs qui sèment la terreur sur le territoire. Pour cela, il doit se faire passer pour Bill Derby qui avait pour intention d’intégrer le gang en question. C’est à l’issue du sac de la petite bourgade d’Olive Grove que Bass parvient à se faire adopter par le sinistre bande qui a la particularité d’être commandée par un blanc qui se fait appeler Milord et tente avec finesse de l’amadouer. C’est lors d’une nouvelle attaque dans le village de Dardanelle que Milord découvre la véritable identité de Bass et décide de l’éliminer. Comment ce dernier va pouvoir sauver sa peau ?

Par phibes, le 12 juin 2017

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2 avis sur MARSHAL BASS #1 – Black & white

Après avoir travaillé ensemble sur la série fantastique intitulée Nous, les morts, Darko Macan et Igor Kordey se retrouvent pour se lancer dans une nouvelle saga qui fleure bon le western. Afin de se démarquer des productions du même genre telles que Blueberry, Tex, Mac Coy…, les deux artistes ont souhaité s’inspirer d’un personnage réel, Bass Reeves, premier marshal adjoint noir américain ayant sévi avec un certain éclat dans les années 1800/1900.

Par ce choix, Darko Macan donne une dimension peu commune très intéressante à son album. Sous le couvert de l’origine africaine de son personnage et de ses aptitudes justicières, on découvre un premier récit étonnant et détonnant. Les ambiances de l’ouest sont bien marquées et se veulent profitablement très colorées par le fait que Bass a été ici investi par son nouveau commanditaire comme chasseur de noirs.

Aussi, le fameux marshal adjoint nous entraîne dans des péripéties sans appel, violentes et peu respectables du genre humain. Il va de soi que l’auteur ayant prévu de concentrer une mission par tome, le récit va à l’essentiel, dans une dynamique ambiante qui emballe effectivement la lecture. Bass est particulièrement mordant, plein de surprises et sait jouer finement avec ses adversaires.

Pour la partie graphique, Igor Kordey signe un travail de belle qualité. Assurément relevé par une colorisation très prononcée (les soleils couchants, les vues nocturnes… ont un effet extraordinaire), son trait épais démontre une belle recherche dans les plans et surtout dans le réalisme des situations et l’expressivité des personnages. Le message est de fait puissant, sans aucune ambiguïté et met en exergue une certaine froideur inhérente à l’époque et aux lieux.

Un premier tome engageant pour un Marshal adjoint que l’on devrait revoir avec plaisir très bientôt (en 10/2017) dans une nouvelle chasse à l’homme intitulée "Meurtre en famille".

Par Phibes, le 12 juin 2017

Quel plaisir de retrouver cet exceptionnel duo Macan/Kordey, à qui l’on doit de nombreuses collaborations us (Cable/Tarzan/Star Wars…) ainsi qu’en effet la série "Nous, les Morts", récemment bouclée chez Delcourt !

Ils nous entraînent ici dans du western pur et dur sur fond de ségrégation et attaques de banques meurtrières ! Comme on peut s’y attendre, le ton est vif et sans concession, on n’est pas là pour chipoter, tant en terme d’auteur que dans l’histoire elle même !
Macan construit une intrigue rondement menée, mais qui ne s’attarde pas non plus sur les détails. Tout va très vite, même si le scénariste prend tout de même le temps d’approfondir son héros principal. Mais beaucoup d’éléments restent encore flous, ils seront certainement développés par la suite.

En attendant, on retrouve bien la pâte du scénariste croate, ce ton sec, décalé, avec ses perso en marge, qui doivent évoluer dans un monde violent, pas toujours très compréhensif. Pour l’occasion, il renforce ses effets avec cet adjoint noir qui doit s’infiltrer dans un gang de renégats noirs eux aussi, menés par un blanc autoritaire.
Et comme c’est un album auto-contenu, l’intrigue est menée tambour battant, sans s’attarder, ni même excessivement développer les pistes périphériques ! On sent tout de même que Macan veut amener des éléments récurrents, comme la famille de Bass, comme sa relation avec le marshall Helena ou encore avec le taciturne Beef. Il y a matière à nourrir pas mal d’autres albums, on verra ou veulent nous emmener Macan et Kordey !

Pour ce dernier, on ne peut qu’être enchanté devant le travail effectué. Kordey est au meilleur de sa forme. Et même s’il fournit tout de même un nombre impressionnant d’album chaque année, il prend davantage son temps par rapport à sa période stakhanoviste dans les comics ou il était parfois capable d’aligner trois numéros par mois (soit environ 60 pages dessin/encrage !)
Les plans sont riches, plein de détails, de lumière, d’ombres, d’expressions, c’est vraiment de l’excellent travail qui force l’admiration !

Je ne sais pas si une suite est prévue au delà du second volume annoncé pour octobre, toujours est il que nous serons fidèle au poste !
Un album très recommandé !

Par FredGri, le 24 juillet 2017

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