MASQUE DE FUDO (LE)
Brume

Quelques temps plus tard, sa jeune sœur croise la route du fils d’un médecin, dignitaire envoyé par l’empereur en quête des principes ancestraux du Mikkyo, un culte à l’abandon dont la mère de Shinnosuke est la dernière prétresse.
Fâcheuse rencontre puisque la jeune fille n’échappe au viol que grâce à l’intervention de son frère dissimulé sous le masque et semblant déjà possédé par la force et le courage d’un Oni.

Etrange artéfact que ce masque qui semble apporter d’extraordinaires pouvoirs à son possesseur en puisant son énergie dans les sentiments de son porteur.

Le jeune garçon sauve sa sœur en amputant Mokai de son nez d’un coup de bâton. Malheureusement, ce dernier et son père accompliront leur vengeance en enlevant Mikiko. De ce jour, Shinnosuke n’aura de cesse de retrouver sa sœur.

A chaque nouvel album de Tenuta, la magie opère. Avant même de se plonger dans le récit, le dessin qui allie finesse et impétuosité vous emporte dans ce Japon médiéval, avec sa part de mystère et de sentiments terriblement humains.

Issu d’un clan méprisé, soumis aux brimades et aux injustices, c’est par la colère et la froide détermination à se venger que Shinnosuke va devenir Fudo, le samuraï impitoyable de la splendide Légende des nuées écarlates.

Ce retour sur le passé de Fudo, est l’occasion pour Tenuta de créer un nouveau mythe, de donner à son personnage une histoire familiale sombre, presque désespérée. Le jeune garçon, maudit par sa mère que la maladie rend folle et l’esprit envahi par l’obsession d’une sanglante vengeance deviendra par le truchement de ce masque un terrible et froid samouraï.

Derrière une mise en scène et un découpage nerveux, Saverio Tenuta anime des personnages avec une réelle profondeur, une histoire et une vie qui nous éclaire sur leurs motivations.

Un album magnifique tant par son graphisme que par son scénario à l’intensité acérée.

Par Olivier, le 12 février 2016