MASTER KEATON
Volume 9

Au risque de me répéter, mais ce que je continue d’apprécier avec cette série, c’est cette capacité à toucher tout les genres, à aborder une large palette d’ambiances qui permet de varier les plaisirs pendant la lecture. D’autant que les scénariste usent tout de même de beaucoup de subtilité dans certaines situations qui mettent l’accent sur l’émotion, sur des souvenirs, quitte à "sacrifier" le rythme.
Et c’est assez habile, car justement Master Keaton ne s’inscrit pas dans un schéma récurent, même si le héros a tendance à rester fidèle à lui même, il n’accapare pas pour autant le récit en tenant systématiquement le rôle principal. Les auteurs ont aussi l’intelligence de rester concentrés sur les "cas" que rencontre Keaton, de prendre le temps de construire le cadre, le contexte et ce fait de parfois faire passer le jeune japonais au second plan (ce qui n’était pas le cas des premiers volumes d’ailleurs !).

Du coup, les douze récits mis en scène dans ce volume sont captivants. On a certes droit à des enquêtes en bonne et due forme, avec tout ce qu’il faut, indices, soupçons, suspects et révélations, on retrouve certaines vieilles connaissances de collège de Keaton, devenues soit magnat des médias, soit grand industriel… Le héros devient donc à tour de rôle enquêteur, garde du corps, confident, touriste ou un simple fils…

De son côté, Urasawa continue de fournir des planches très fluides, au graphisme soigné et très clair, avec de temps à autres un travail sur les décors très minutieux (surtout la nature ou les sites archéologiques qui sont magnifiques !). De plus je trouve que dans ce cadre scénaristique plus classique son dessin prend davantage de force, a plus d’espace pour s’exprimer.

Master Keaton reste une série extrêmement abordable, qui a suffisamment de richesse narrative pour plaire à tous. Je vous conseille vivement de vous lancer, même si vous n’avez pas lu les précédents volumes (on n’est pas du tout dans une série d’histoires à suivre !) !

Par FredGri, le 21 janvier 2015