MASTER KEATON
Master Keaton Remaster

Le temps a passé et maintenant Keaton est légèrement plus vieux de 20 ans, sa fille s’est mariée puis vient de divorcer, son père continue de folâtrer à tout va et son ancien associé, qui vient de fermer son agence lui confie tout de même quelques enquêtes, histoire de boucler les derniers dossiers… Alors qu’il a laissé tout ça derrière lui, Keaton reprend la route pour élucider quelques petites affaires ou aider des amis… !

Par fredgri, le 24 janvier 2016

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Notre avis sur MASTER KEATON – Master Keaton Remaster

La série s’est terminée, au Japon, en 1994 et Urasawa revient, en 2014, accompagné par son co-auteur de Pluto et Billy Bat, Takashi Nagasaki, sur cet enquêteur charismatique.
L’effet "20 ans après" ne fait pas longtemps illusion, tant l’argument n’est pratiquement jamais exploité, si ce n’est en insistant sur le fait que la fille du héros n’est plus la jeune fille que l’on connaissait, qu’elle s’est mariée et qu’elle vient de se séparer de son mari. Et encore, quand Keaton la revoit c’est pour répéter grosso modo le même schéma qu’auparavant, le père venant filer un coup de main et la fille admirative…

Bien sur, le fait que ce volume paraisse à la suite des précédents n’est pas fait pour aider. Cette lecture en continuité insiste sur le fait qu’en fin de compte il n’y a pas réellement de grosse évolution, qu’avant tout c’est un prétexte pour les auteurs de retrouver ce personnage et de le faire évoluer à nouveau dans ses enquêtes en tout genre !
Et de ce point de vue là, j’avoue que ce nouveau volume est un vrai bonheur de fan ! On retrouve cet univers très posé, avec un héros qui n’a rien perdu de sa finesse d’esprit. Les récits nous entraînent dans l’histoire archéologique des premières civilisations européennes, sur la guerre de Troie, mais les auteurs insistent aussi sur les trafics de femmes venant de l’Est et revendues ensuite dans les réseaux de prostitution, sur l’après guerre des Malouines… C’est captivant et instructif. On est pris d’un bout à l’autre dans ces récits particulièrement bien ficelés.

Alors certes, rien de bien nouveau, on aurait pu espérer voir le statut quo de la série évoluer davantage, mais après tout qu’importe. Urasawa se fait plaisir, il laisse de côté ses intrigues à tiroir et revient vers une narration plus classique et très documentée. D’ailleurs, graphiquement c’est vraiment du très bon boulot, avec pas mal de pages en couleurs absolument magnifiques et un sens du détail très poussé… On se prend à rêver d’un album complet comme ça !!!

Je tiens à préciser que cet ultime volume ne s’adresse pas uniquement aux fans de la série, loin de là, il peut très bien être appréhendé par tout le monde, il n’y a que quelques infimes références à la série antérieure. Par contre, je pense que ça peut aussi être un bon volume pour entamer ensuite les autres !

Une série qui se distingue au milieu de la production habituelle d’Urasawa, beaucoup moins d’effets de manche, aucune intrigue qui s’étirent indéfiniment, on est dans de l’efficacité ou les auteurs prennent aussi le temps de s’attarder sur leurs personnages, sur des subtiles touches d’émotion !

Très conseillé !

Par FredGri, le 24 janvier 2016

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