Mathurin Soldat, un crayon dans le canon
Mathurin Soldat, un crayon dans le canon raconte la vie d’un homme, Mathurin, qui a réellement existé. C’est un artiste, qui, en 1914, est envoyé au Japon par le célèbre philanthrope Albert Khan, afin de dessiner l’exotisme de ce pays, alors sous l’ère Meiji, et de ramener des images documentaires. Surpris par la Grande Guerre, Mathurin hésite peu à retourner en Europe prématurément pour se lancer dans les tranchées de l’Argonne. Un peu par devoir mais aussi beaucoup par inconscience.
Par Placido, le 11 juillet 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782954625713
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Notre avis sur Mathurin Soldat, un crayon dans le canon
Si on s’amusait à compter le nombre de nouvelle BD qui parle encore et toujours des mêmes sujets, on ne serait pas au bout de nos peines. D’un côté on a l’impression de tourner en rond, de l’autre, on s’étonne toujours de voir des auteurs qui arrivent à renouveler la chose. Je ne sais pas trop de quel côté je dois mettre ce Mathurin Soldat, la première vraie bande-dessinée de Maadiar.
D’un côté, la première guerre mondial vécue et racontée par un artiste : OK, déjà-vu. L’art et la guerre, on repense instantanément à La Ligne de Front, une des grandes réussites de Manu Larcenet chez Poisson Pilote, mais il y en a pléthore !
De l’autre côté, on est forcé de constater que Maadiar a eu suffisamment de créativité pour se démarquer un peu.
Il se démarque d’abord graphiquement. Des cases très petites, un crayon épais et gras et beaucoup de couleurs bleues et marrons. La lecture complète de la BD dévoilera petit à petit les subtilités du dessin, d’apparence simple, comme à chaque fois. Notons également quelques petites expérimentations oniriques du plus bel effet, où les tranchées prennent la forme de fonds marins le temps de quelques planches…
Ensuite, il faut lui accorder un certain humanisme et un sens de la poésie. Les gens, ce sont avant tout les gens qui sont représentés et qui apporte de la chaleur à ce livre. Leurs façons d’être, les situations dans lesquels ils se retrouvent, comment ils s’en sortent, de quoi parlent-ils au quotidien, comment pensent-ils ? Comment font-ils pour tenir ? Maadiar tente de rendre compte de ce quotidien hors du commun, avec une certaine légèreté et parfois un peu d’humour.
Les moins bon points vont par contre se retrouver sur le scenario. Ce n’est pas tant l’histoire qui est à critiquer, puisque l’histoire est ce qu’elle est. Mais la faiblesse du livre repose peut-être sur la façon dont est raconté l’histoire. Trop long, trop dilué dans une succession de scènes qui alourdissent l’ensemble. On a la fâcheuse impression que Maadiar veut tout mettre et tout dire dans sa bande-dessinée. Il en perd alors de l’efficacité et de la pertinence, et finit par perdre le lecteur à des moments où le dramatique de la situation ne le permet pas.
Un livre inégal donc, où on retrouve de belles choses, à travers des personnages charismatiques, des situations grisantes et de beaux moment humains. Mais cela ne suffit à convaincre totalement.
Par Placido, le 11 juillet 2014