Matin de canicule

 
Vincent était en route pour Lille où il devait assister à la remise d’un prix qu’un reportage produit par sa boîte devait rafler mais alors qu’il n’était encore que sur le périphérique parisien, il a été témoin d’un terrible accident. La scène lui ayant retourné les tripes, il s’est senti mal et, plutôt que continuer sa route, Vincent a préféré prendre la première sortie pour reprendre ses esprits.

C’est dans un quartier qu’il avait fréquenté vingt ans plus tôt qu’il a alors remis les pieds et de vieux souvenirs ont immanquablement resurgi. Ils avaient le visage d’une Marion avec qui Vincent avait couché quelques fois, et, ce jour-là, cette femme, il lui a semblé la revoir et l’a abordée. Mais ce n’était pas Marion ; c’était sa fille, Cathy, qui a gentiment accepté un RDV avec lui pour manger un morceau.

Très peu de temps après, Cathy fut retrouvée morte. Les appels que Vincent avait laissés sur son répondeur eurent tôt fait de conduire à lui la police…
 

Par sylvestre, le 12 mai 2017

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Notre avis sur Matin de canicule

 
Un polar en bandes dessinées sent mieux le bon vieux polar quand il présente, comme ce Matin de canicule, un dessin pas trop lisse, des ambiances suintant le malaise et ce côté vintage d’un univers épargné par les nouvelles technologies. Un bon polar à l’ancienne, c’est aussi un récit dont le scénario trace quelques fausses pistes et dont la narration pousse le lecteur à partager l’aventure avec le personnage principal.

Vincent est un homme rangé et qui a une situation. En quelques planches, et alors qu’il est étranger à un accident qui va se produire sous ses yeux, sa vie va basculer. La faute à son agenda, la faute à la circulation qui a fait qu’il s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. D’autres parleraient de fatalité… La faute aussi, en l’occurrence, à un scénario diabolique où la succession de petits hasards et de coïncidences va transformer la version d’un innocent en un récit invraisemblable, impossible à croire et encore moins à défendre.

En revenant dans un quartier qu’il a jadis fréquenté, Vincent est revenu dans des lieux où il avait de bons souvenirs mais il s’est également exposé à recroiser d’anciennes connaissances et à réactiver malgré lui de vieilles rancunes… Matin de canicule n’est pourtant pas une simple histoire de vengeance qui couvait ; on parlera plutôt d’une "vengeance possible tombant à point nommé" puisqu’il est question de faits et de relations qui refont surface mais qui sont des outils, plutôt que des raisons, pour que l’intrigue existe.

Un rien et tout bascule. C’est une phrase à méditer pour qui serait dans le calcul et tenterait de sortir des clous. C’est malheureusement aussi parfois l’issue à laquelle on ne peut échapper et Vincent, le héros dans cette BD bien chronométrée, nous en fait bien malgré lui l’étourdissante et très amère démonstration !
 

Par Sylvestre, le 12 mai 2017

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