Mauvais sang

Dans la Collection Les contes des cœurs perdus de Delcourt, Loïc Clément livre avec Mauvais sang un récit assez déjanté d’un petit vampire orphelin angoissé, élevé par un orang-outan majordome, qui se retrouve adopté par une famille nombreuse et recomposée, chez qui ordre et rangement ne sont pas la règle ! La maman de cette joyeuse bande décide de plus de procéder à des analyses sanguines afin de trouver l’origine du mal-être du jeune garçon ! L’enfant, au contact de toute cette tribu bruyante et sympathique, va peu à peu s’ouvrir, et son stress disparaitre…

Si les enjeux narratifs n’amènent pas de véritables surprises, tournant autour de la famille et de l’altérité, le traitement graphique de Lionel Richerand est très sympathique, tant il arrive à donner vie à cette ribambelle de personnages plutôt colorés, exubérants et remuants. Alternant avec des planches plus intimistes, où il réussit pleinement à croquer cette ville fantasmée, dans laquelle un parc et le manoir du jeune vampire viennent quelque peu rompre la monotonie et la laideur d’une verticalité grisâtre, on se laisse prendre par cette fable et la joie retrouvée du garçonnet.

Démontrant une fois de plus le talent de Lionel Richerand, dont nous avions apprécié le Frink & Freud sorti l’année dernière, l’abum se parcourt avec autant de plaisir que Tristan, petit vampire millénaire, perd peu à peu son Mauvais sang !

A placer dans les mains des jeunes lecteurs, mais aussi des adultes qui aiment se perdre dans un monde imaginaire joliment dessiné !

Par V. DEGACHE, le 20 janvier 2022