MAX FRIDMAN
Rhapsodie hongroise

Nous sommes en 1938, à Budapest. En l’espace d’une journée, les divers membres du réseau français Rhapsodie sont éliminés, seule la jeune Ethel Möget réussit à en réchapper. Mais Paris s’interroge, qui leur en veut à ce point ? Le N.K.V.D. soviétique ? L’Abwehr nazie ? On décide alors, en haut lieu, d’envoyer un enquêteur qui n’est plus dans le circuit, discret et efficace, un certain Max Fridman. Quelque peu forcé, Max se rend donc en Hongrie pour démêler ce nid d’espion. Il trouve vite la piste d’un mystérieux Zadig qui devait fournir une certaine marchandise à Maurice, le chef de la cellule Rhapsodie…

Par fredgri, le 20 mai 2024

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Notre avis sur MAX FRIDMAN #1 – Rhapsodie hongroise

Créé en 82 par Vittorio Giardino, Max Fridman est l’exemple type de l’espion de l’ombre, qui œuvre presque avec nonchalance, tout en étant extrêmement efficace. On se souvient de ces romans d’espionnage des années 50, de ces ambiances délétères ou les uns se jouent des autres, tandis que dans l’ombre d’un immeuble une silhouette observe en prenant des notes.

Giardino n’en est alors qu’au début de sa carrière, il n’a à son actif que quelques albums (la série Sam Pezzo qui a commencé sa publication en France qu’à peine deux ans auparavant), mais déjà son trait gagne en précision, en fluidité. S’il lui reste encore cette petite inexpressivité qu’il va progressivement améliorer, on ne peut que tomber sous le charme de la précision de son dessin, le sens des détails et le naturel de ses personnages. Max a naturellement la classe, tandis qu’Ethel, elle est belle en toute simplicité, pas d’exagération stylistique, pas de m’as-tu vu, on se laisse conquérir la subtilité de sa silhouette. Et c’est justement la force du style de Giardino, cette façon qu’ont ses personnages de dégager un charme sans chichis qui se devine dans une mèche de cheveux, la finesse d’un mouvement de rein…

Dès les premières planches, Giardino inscrit son récit dans un genre très codifié. Son scénario, bien que captivant, se borne néanmoins à suivre à la lettre le schéma classique de ce type d’intrigue. Malgré tout, on se laisse prendre au piège de ces manigances d’espions qui parfois font double jeu, manipulent les uns, menacent les autres, ou essayent de glisser entre les mailles qui se resserrent autour d’eux. Le scénariste/dessinateur dose très habilement tous ses éléments pour nous offrir une histoire qui fonctionne particulièrement bien.

Ce premier volume reste avant tout une excellente occasion de découvrir l’univers graphique d’un auteur qu’on espèrerait voir davantage mis en avant.

Très conseillé.

Par FredGri, le 20 mai 2024

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