MEMOIRE D'ABRAHAM (LA)
Les chemins de l'exil
En l’an 70 après Jésus Christ, la ville sainte de Jérusalem est assiégée, avant qu’elle ne tombe aux mains des romains, un scribe, Abraham, avec sa femme et ses deux enfants quitte la ville.
Accueilli à Alexandrie par la diaspora, les images de Jérusalem à feu et à sang, la perte tragique de son épouse le hantent. Il commence alors un long travail d’écriture et de narration afin de léguer son témoignage aux générations futures.
De génération en génération, le rouleau va se transmettre, chaque dépositaire narrant à son tour son histoire qui finit par se confondre avec celle du peuple juif.
Par olivier, le 14 septembre 2010
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Notre avis sur MEMOIRE D’ABRAHAM (LA) #1 – Les chemins de l’exil
Ce premier tome nous entraîne sur les chemins de l’exil à la suite du premier Abraham de la dynastie Halter.
Après que les Zélotes se soient emparés de la ville de Jérusalem, les Romains n’acceptent pas cette défaite et souhaitent reconquérir la ville. Débute alors un siège de deux ans où les juifs meurent de faim. Les romains finissent par s’emparer de la ville qui est mise à sac et le temple est détruit.
Un peu avant la chute de la ville, Abraham fuit avec sa famille. Un début d’exil terrible où sa femme se suicide pour échapper au viol par une patrouille romaine.
Jean David Morvan, épaulé par Frédérique Voulysé et Yann Le Gal, s’est attelé à un travail audacieux et osé. Adapter le magnifique roman éponyme de Marek Halter,
600 pages de drames et de joies, suivre l’histoire de cette longue lignée d’imprimeurs, tentant de mettre en avant les différents points de vue de ce peuple persécuté, les tenants de la paix et de la conciliation et les tenants de la guerre et de la liberté.
Entre récit historique et témoignage, car la frontière est ténue entre les genres dans la réalité du peuple juif, l’adaptation est fidèle à l’esprit du roman.
Que les 2 000 ans de l’histoire de la famille de Marek Halter soit véridique ou de pure fiction n’est plus de propos. C’est une saga, magnifique et terrible qui couvrira presque deux millénaires d’histoire, des premières persécutions aux camps d’extermination, de la révolte d’Alexandrie à l’insurrection de Varsovie.
A travers cette famille de scribes puis d’éditeurs, c’est l’histoire de tout un peuple qui est relatée.
Alternant l’intimisme des scènes de famille avec de grandes scènes de bataille, le scénario ne laisse que peu de répit au lecteur.
La mise en scène spectaculaire d’Ersel dont le trait s’adapte si bien à la reconstitution historique, offrant sur certaines planches une dimension toute hollywoodienne au récit, apporte un souffle homérique à la narration.
Du siège atroce de Jérusalem à celui non moins terrible de Varsovie où périt le dernier dépositaire du rouleau, un autre Abraham, grand-père de Marek Halter, Jean David Morvan nous entraîne dans une saga éblouissante, à la redécouverte de l’histoire d’un peuple qui aura rarement déchaîné autant de passions.
Par Olivier, le 14 septembre 2010
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