MEMOIRE DANS LES POCHES (LA)
Deuxième partie

Ayant atteint une certaine notoriété en tant qu’auteur de romans policiers et profitant de sa participation à une émission télévisée, Lol, de son véritable nom, Laurent Létignal, lance un appel à témoin concernant la mystérieuse disparition de son père, il y a trois ans. Alors que cette initiative n’est pas du goût de sa mère, elle a toutefois le mérite d’obtenir quelques résultats. C’est en Algérie que Laurent va devoir se déplacer pour y recueillir les réponses aux nombreuses questions qu’il se pose.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MEMOIRE DANS LES POCHES (LA) #2 – Deuxième partie

Pourquoi Sidoine Letignal s’est volatilisé après son escapade remarquée au bar de Bellemont ? Que sont-ils devenus, lui-même et l’enfant qu’il transportait mystérieusement ? Comment a-t-il pu lâcher sa famille sans donner l’ombre d’une explication à celle-ci ? Bien des questions pouvaient affleurer à l’issue de la première partie de cette saga, laissant le lecteur dans un flou total quant aux motivations de ce brave petit vieux à l’écriture facile.

Trois ans jour pour jour après le premier tome, le tandem Luc Brunschwig/Etienne Le Roux revient enfin pour nous conter la suite tant espérée de cette belle chronique sociale. Pour ce faire, les auteurs mettent en réserve Sidoine Letignal (le disparu) au profit de son fils, Laurent, qui, devenu artiste littéraire à succès, prend les rênes du récit. Aussi, ce dernier, en bon investigateur, part à la recherche de son père à la suite d’un appel au public et d’une "chasse" aux indices menée de main de maître.

Alternant judicieusement passé et présent dans trois chapitres bien matérialisés, cet opus libère de nombreuses confidences. Par exemple, seront évoquées les relations très particulières des parents au personnage central. Maintenant une sorte de mystère quant à la froideur de sa mère, ce tome se fait l’aveu d’une enfance quelque peu inhabituelle, faite de mensonges. Il convient de dire que les émotions fusent dans ces discussions familiales et apportent une sensibilité que l’on percevra tout au long des péripéties. Par ailleurs, on découvrira par les diverses rencontres le trajet atypique et insoupçonné de ce personnage tout en douceur qu’est Sidoine dont la détresse fera naître un drame bien émouvant dans une humanité ambiante des plus fortes. Egalement, Malika aura droit au chapitre et apportera la touche féminine pleine d’humilité. Certes, tout ne sera pas dévoiler sur cette disparition énigmatique puisqu’il est encore prévu un dernier tome qui devrait faire éclater la vérité dans son intégralité.

La chaleur des graphiques d’Etienne Le Roux est admirable et se perçoit magnifiquement dans les attitudes souvent prostrées des personnages. Avec moins d’artifices que dans "L’éducation des assassins", le dessinateur parvient à transmettre au lecteur dans une sorte de bienfaisance l’essentiel de son message aux effluves dramatiques. La douceur de la colorisation de Jérôme Brizard complète idéalement celle du trait d’Etienne et drainent un intérêt non négligeable.

Une bien belle suite riche en émotions et en rebondissements des plus intimistes.
 

Par Phibes, le 20 juin 2009

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