MEMOIRE DES ARBRES (LA)
La belle coquetière - Tome 1

Jeune adolescente, Angèle est subjuguée par Gilles dans sa façon de détrousser les maisons isolées avec son clan. Depuis, son nom et ses manières délictueuses l’obsèdent. A 18 ans, elle croise le chemin de Stanislas, jeune coquetier, qui lui fait part de l’existence d’une bande criminelle qui écume la région dont le chef se fait appeler "l’égorgeur blond". Faisant le lien avec Gilles et après avoir subi moult sévices à cause de ses tendances libertines, elle fuie avec Stanislas. Ensemble, l’appât du gain facile étant le plus fort, ils se lancent dans la rapine sous couvert de leur commerce ambulant. Mais la région est de plus en plus malsaine car le nombre de personnes égorgées va croissant. Est-ce qu’Angèle va enfin assouvir son désir et revoir Gilles ? Rien n’est moins sûr, surtout que la police et la population s’émeuvent de ces faits barbares.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur MEMOIRE DES ARBRES (LA) #5 – La belle coquetière – Tome 1

L’insécurité dans les campagnes du 18ème est le thème sous-jacent de ce cinquième album lié à la série "Mémoire des arbres" et qui ouvre un nouveau diptyque. Inspiré par la vie authentique d’une famille de coquetiers ardennaise transformée en brigands et mettant en scène Angèle, une belle rousse libertine, Jean-Claude Servais replonge dans l’histoire ancienne des campagnes profondes, sujet qu’il affectionne tout particulièrement.

Dans un style bien à lui et que l’on a retrouve dans les précédents ouvrages, il se fait le rapporteur d’une vie rurale d’une simplicité et d’une authenticité exemplaires. Malheureusement, bien que ce cadre rustique puisse être idyllique, se trament des tragédies à la dimension de la région et des personnages qui y vivent. Jean-Claude Servais nous en fait part d’une manière à la fois sensible et dure et parvient, sans aucune difficulté, à nous intégrer à son récit dramatique. Jouant expressément sur la beauté et la frivolité de la jeune Angèle qui contrastent avec ses méfaits, l’auteur nous interpelle savamment sur la quête d’un idéal bien dangereux.

De même, l’artiste intervient dans les graphiques de la plus belle des façons, en réalisant des plans d’une beauté extraordinaire comme tirée d’une photographie ancienne. Son trait se devine entre autre par ses coups de crayons multiples qui donnent le relief nécessaire à ses décors de rêve. Ces dessins sont d’une authenticité historique qui démontre bien que leur auteur maîtrise son univers rustique, servis par une colorisation superbe en couleur directe de Raives. De plus, la féminité est à son avantage et se découvre généreusement grâce aux atouts de la belle Angèle.

En cet épisode, l’auteur plante le décor et nous présente sa belle héroïne, Angèle. Mais cette beauté ne doit pas estomper la terrible pression de "l’égorgeur blond" sur la région ardennaise. Vivement la suite de ce merveilleux conte aux entournures bien aiguisées.

Par Phibes, le 14 septembre 2008

Publicité