MÉNAGE À TROIS
Ménage à trois tome 1

Une couverture rose flashy, une illustration assez provocante, un titre évocateur… On dirait que le ton est donné ! Mieux ne vaut pas se fier à la première impression, rien dans ce shojo n’est inapproprié, et la démonstration de mauvais gout sur la couverture ne se retrouve pas à la lecture, heureusement.

Le personnage principal dont nous suivons tous les faits et gestes, est un garçon. Ce point de vue amène une touche d’originalité, en général le manga shojo présente plutôt des héroïnes. Malheureusement, on retrouve nombre d’autres clichés. Ainsi, il suffit que Yuri enlève ses lunettes et sa chemise pour devenir un Don Juan qui fait baver d’envie toutes les filles, alors qu’il est qualifié de timide et de « geek » (donc forcément pas attirant…).

Ce menage à trois n’en est pas un, c’est une vraie rivalité qui existe entre les deux garçons Yuri et Subaru, pour s’attirer les faveurs de Shizuku. Mais Subaru est beau joueur, et ses blagues plutôt bon enfant ne réussissent pas toujours à empêcher Yuri et Shizuku de se retrouver. Les trois amis d’enfance se sont promis de devenir des stars, et voici que le rêve devient peu à peu réalité. Mais difficile pour tous de jongler entre activités professionnelles – le théâtre, la publicité – et leurs sentiments. Yuri et Shizuku forment à la scène le couple parfait, mais n’osent pas exprimer leurs sentiments dans la vraie vie. Yuri osera-t-il enfin avouer son amour profond pour Shizuku? Celle-ci ressent-elle la même chose?

Le « ménage à trois » ajoute un peu de piquant dans ces relations, mais cela en devient presque frustrant lorsqu’à chaque fois que Yuri et Shizuku s’apprêtent à avancer dans leur relation, Subaru vient mettre les pieds dans le plat, et gâche ces beaux moments.

L’ensemble reste léger et assez agréable, avec un dessin fin qui propose souvent de beaux portraits des personnages. On découvre par exemple Shizuku à travers les yeux de Yuri, ce qui donne forcément une belle image de la jeune fille. Ce travail sur le point de vue, et sur la subjectivité qu’il apporte est très intéressant, et change de la classique histoire d’amour et de rivalité du shojo.

Par Clémence, le 30 avril 2015