MERCREDI MUSIQUE
Tome 1

Quand on pense « rentrée des classes », on pense souvent d’abord « école ». Mais septembre est le mois aussi, pour les sportifs, des réinscriptions au sport ou, pour les musiciens, au conservatoire. Dans cette série Mercredi Musique, la pratique de la musique est au cœur du propos mais elle n’est pas déconnectée de l’environnement scolaire : ainsi, les protagonistes musiciens ne restent pas entre eux dans leur bulle mais interagissent avec d’autres camarades, ceux de l’école. Arsène et sa sœur ont récemment déménagé. Le fait qu’ils soient nouveaux dans leur établissement permet au lecteur de les découvrir ; à l’instar des gens de leur nouvel entourage. Comme les autres élèves musiciens et leurs professeurs, on va ainsi apprendre dans ce tome 1 plein de choses sur Arsène et Nina : qu’ils habitaient en Grèce avant de rentrer en France, qu’ils ne vivent plus qu’avec leur mère, qu’ils sont bons musiciens et qu’Arsène… est muet !

L’histoire s’adresse à un jeune public. Son fil est assez classique et elle s’inscrit dans la tradition de ces bandes dessinées « sensées » qui ambitionnent de parler aux lectrices et aux lecteurs de la « vraie vie » et donc de les toucher personnellement. En plus de nous inviter dans l’univers d’un conservatoire, le récit va s’aventurer dans les relations parfois compliquées entre élèves, en évoquant notamment l’esprit de compétition, la tolérance ou d’autres valeurs importantes.

Si cette bande dessinée écrite par Lisette Morival et mise en images par Clotka est, comme je l’écrivais plus haut, assez classique dans sa composition et dans sa narration, elle se distingue cependant par le fait qu’à l’aide de flashcodes, elle invite le lecteur à « augmenter son expérience de lecture » grâce à des morceaux de musique (sept) à écouter dès qu’ils sont proposés dans l’histoire.

On sera d’abord curieux de voir quels morceaux sont associés aux vignettes qui nous mènent à eux : à quel type de morceau faut-il s’attendre, par exemple, quand en page 11 on voit Arsène époustoufler son professeur ? Ces traits envoûtants, dessinés autour de lui, laisseraient par exemple penser qu’il en a mis plein la vue (enfin, plein l’ouïe !) à son enseignant et à sa camarade en jouant un morceau demandant une folle dextérité. Et bien non, pas exactement ! Sur les deux minutes que dure l’extrait proposé, on attendra plus d’une minute pour que le tempo soit un peu plus enjoué qu’au départ. Comme quoi la musique n’est pas seulement bonne quand elle « rocke », mais quand elle est jouée avec feeling et avec le cœur !

Sept petits morceaux, donc (des extraits, souvent) pour agrémenter votre lecture. Sept moments qui vous déconnecteront très furtivement de la BD le temps de les lancer sur votre ordinateur ou sur votre téléphone, mais qui vous permettront de replonger dedans en mode « avec une dimension de plus ». Ces sept morceaux ont été joués par Emma Savouret, violoncelliste à l’Orchestre National de France ; entité partenaire des éditions Nathan pour cette série de bandes dessinées.

Non, la rentrée des classes ne doit pas être vécue que comme un moment fatigant ! C’est chaque année l’occasion pour chacun de prendre un nouveau départ et de trouver sa place en montrant aux autres le meilleur de soi-même. Avis aux jeunes lecteurs que cette BD pourrait bien inspirer ! Et avis aux musiciens, bien évidemment !

Par Sylvestre, le 16 septembre 2023