Meres anonymes

Alcooliques anonymes, Narcotiques anonymes, Dépendants affectifs et sexuels anonymes, débiteurs anonymes, Outremangeurs anonymes, pourquoi pas les mères anonymes ?
Quand le besoin de partager, de se libérer par la parole se fait trop pressant, ces mères, dépassées par la tyrannie des enfants, en proie à ce sentiment de culpabilité, de remise en question permanente se retrouvent en groupe de parole. Les situations évoquées par Gwendoline Raisson sont évocatrices au possible, c’est du quotidien relaté avec humour et légèreté, une bouffée d’oxygène pour lutter contre ces attaques de déprime, ces montées de larmes qui surviennent toujours inopinément et sans raison apparente.
Observatrice attentive ou confidente attentionnée, ses dialogues savoureux sont tellement criants de vérité qu’on ne peut s’empêcher de se dire : Ah oui, elle aussi …
Le ton est frais, mais si le parti pris est de gentiment sourire des déboires de ces mères, les situations et le ressenti peuvent être très prenants émotionnellement comme cette maman qui avoue presque en chuchotant que son fils commence à lui faire peur.

Tout en délicatesse le graphisme de Magali Le Huche est d’une expressivité remarquable. Elle souligne et accentue les dialogues et les mises en scène avec une justesse et une précision qui donne à l’ensemble de l’album un équilibre parfait.

Un album sur la maternité à mettre entre toutes les mains, sauf celles des enfants.

Par Olivier, le 18 juin 2013