MERMAID PROJECT
Episode 5

Ce cinquième volet vient clore les péripéties policières vécues par L’inspectrice Romane Pennac et l’agent secret Brahim El Malik face à une société internationale qui pratique en souterrain des expériences scientifiques lugubres.

Toujours sous la gouverne de Leo et Corine Jamar, nous replongeons dans cette affaire de manipulations génétiques qui touche tout particulièrement la sémillante enquêteuse Romane. En effet, lors du précédent épisode, celle-ci était arrivée, au bout d’un périple de plusieurs centaines de kilomètres sur mer très éprouvants et surtout on ne peut plus surprenants, à prendre pied sur l’ile artificielle flottante d’Algapower dans le but de sauver sa nièce d’une mutilation horrifique. Par ce tome, nous la retrouvons donc flanquée de son coéquipier, en train d’arpenter la fameuse structure flottante dirigée par le sinistre Dorrington.

Les coscénaristes nous livrent une fois encore un épisode (et une fin) réglée dans des dispositions fantastiques qui ont le mérite d’être originales et d’extrapoler juste ce qu’il faut ce que nous connaissons. A partir d’une situation environnementale, sociale et écologique très atypique, les auteurs sont arrivés à heurter efficacement notre sensibilité et à piquer notre curiosité en nous entraînant dans leur vision du monde de demain via les pérégrinations de leurs deux personnages clé.

Il va de soi que cette équipée policière marque par sa simplicité, son développement structuré, son inventivité et son action pesée. Les auteurs trouvent la juste évocation pour rendre les recherches des sympathiques Romane et Brahim haletantes, parvenant à faire virevolter certains caractères (Kruger par exemple) pour donner une nouvelle impulsion au scénario ou laissant des portes ouvertes pour les prochains cycles. Si les surprises faisaient partie du tome précédent, elles ont également cours dans celui-ci et même atteignent des sommets vertigineux.

Fred Simon assure pleinement sa tâche dans ce nouvel opus. Selon un style désormais éprouvé et très clair (on peut faire la comparaison entre le premier et ce dernier tome), l’artiste joue la carte d’un semi-réalisme classique époustouflant. Ce dernier démontre haut la main qu’il ne plaint pas son coup de crayon et qu’il va au bout de ses recherches dans un détail, une netteté et un découpage pleinement remarquables. A noter que le coloriste Jean-Luc Simon est au diapason du dessinateur, réalisant des couleurs de plus en plus belles.

Un épisode superbement réalisé qui semble clore l’affaire d’Algapower et qui nous prépare déjà à un deuxième cycle dont un avant-goût est donné en fin d’album, juste après une interview enrichissante des auteurs. Le rendez-vous est déjà pris !

Par Phibes, le 6 mars 2017