Meta Muta

Angelino va mourir, flingué, trahi par celle qu’il aime. Et pourtant, il va s’en sortir. Et pourtant il va continuer à aimer celle qui l’a trompé. Mais il faudra bien aussi arrêter l’invasion extraterrestre et survivre à tous ces tueurs qui lui courent après depuis l’enfance.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Meta Muta

Ce livre est un « spin-off » de la série Mutafukaz. Son auteur, Run, a ainsi donné libre cours à l’imagination et au style déroutant de Jérémie Labsolu, pour revisiter sa série et certains de ses personnages, notamment Lino.

Autant prévenir de suite, ce livre est un ovni, et pas uniquement parce qu’il nous parle d’extraterrestres. Un conseil, en premier lieu : mieux vaut connaître la série d’origine pour comprendre ce livre. Vous en apprécierez mieux les méandres. Car, si vous aimez les livres originaux, les expériences bédéphiles déjantées, cela peut en valoir la peine.

Le style graphique de Labsolu, tout d’abord, est très déroutant. Personnages sans visages, traits parfois grossiers, utilisation du noir et blanc dans des tramages à géométrie variable, fouillis des dessins mais patte totalement maîtrisée… Le travail de l’auteur a de quoi décontenancer, mais aussi satisfaire les anticonformismes. Il ne fait aucun doute que Labsolu a bossé son thème. Son « bordel » ambiant est tout sauf irréfléchi.

Quant au scénario, il risque lui aussi de vous perdre régulièrement. On nage entre rêve et réalité, entre présent et passé (fréquents flashbacks). Cela ressemble à une course-poursuite permanente, tantôt douce, tantôt extrêmement violente, qui rappelle parfois les films de Tarentino. Lino y fuit les tueurs autant qu’il semble fuir la réalité. Il paraît vouloir échapper, finalement, à de vieilles peurs, à des démons qui sont en lui. Son « combat » quasi résigné face à cette femme qu’il aime, en est une démonstration éloquente. Le thème de l’amour est traité de façon surprenante et très intelligente. La passion est dévorante et effrayante, voilà comment on ressent le travail de Labsolu.

Ce livre ne s’adresse donc pas à tout public. Il déstabilisera une grande partie des lecteurs, mais ravira ceux qui sont en quête de bouquins déjantés et hors normes.

Par Legoffe, le 19 juin 2009

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