MÉTAL HURLANT (NOUVELLE SÉRIE)
La mécanique du grain de sable

Pour cette nouvelle fournée, l’équipe de Métal Hurlant nous propose 23 courts récits, des articles, des interviews et des nouvelles illustrées…

Par fredgri, le 7 mai 2024

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Notre avis sur MÉTAL HURLANT (NOUVELLE SÉRIE) #10 – La mécanique du grain de sable

Voilà, on en est au dixième numéro et force est de reconnaître que la nouvelle formule de Métal Hurlant fonctionne particulièrement bien, qu’elle a trouvé son rythme, avec maintenant, régulièrement, des hors-séries qui permettent de se concentrer sur un sujet plus précis ou sur une rétrospective comme ce fut le cas avec le spécial Ah Nana !

Encore une fois, le sommaire est plus qu’alléchant, avec des auteurs, en vrac, comme Gregory Panaccione, Munuera, Chabouté, Peyraud & Lapone, Théa Rojzman & Sandrine Revel, Richard Marazano, Pog & Ké Claro, Fabrizio Dori, Nikola Witko… et j’en oublie encore bien d’autres. Les récits sont croisés avec des articles, des interviews et des rubriques qui s’installent comme régulières. En parallèle, l’alternance entre numéros patrimoniaux et numéros constitués de matériau inédit est abandonnée pour ne se consacrer qu’à de la nouveauté, avec de temps à autres une reprise d’une vieille histoire, comme ici, « L’homme au téléphone » de Dionnet et Margerin, ce qui va permettre de concentrer la revue sur des auteurs d’aujourd’hui.
Ce qui est intéressant aussi, c’est l’interview de Moore qui certes date un peu, mais permet de sortir de l’actualité pure du scénariste en lui donnant une tribune libre ou il donne son opinion sur l’industrie de la bande dessinée, sur la « censure moderne », sur le rapport entre la création et la rentabilité… On a aussi un passionnant entretien avec Victoire Tuaillon et Catherine Dufour au sujet du phénomène Barbie.

Métal retrouve ainsi sa fameuse pertinence de ton, décryptant des phénomènes culturels, films, musiques, livres… ouvrant ainsi des passerelles vers des œuvres soit peu connues du grand public, soit qui mériteraient de l’être davantage. C’était déjà l’une des grandes forces de la revue du temps de Dionnet et l’on sent que l’actuelle équipe veut retrouver cette dynamique en installant des repères récurrents solides. Une démarche entamée depuis quelques volumes et qui se pérennise assez agréablement.

Au niveau des récits, quelques excellentes surprises et je m’en tiendrais à mes coups de cœur perso, ceux qui m’ont vraiment marqué. Comme l’incroyable « Touplitou et ses amis » de Thomas Bidault, qui en dehors des planches absolument sublimes nous entraîne dans un univers illusoire rose bonbon qui cache une réalité sombre… Certainement la perle du numéro. Autrement, je vous conseille l’étrange « Appartement sur mer » de Grégory Panaccione, ou l’histoire d’un vieil homme qui s’installe avec sa femme dans l’appartement d’un ami et qui découvre une porte qui le mène sur une lointaine plage. Un scénario doux et intrigant. De même que « Comme dans un rêve » de Théa Rojzman et Sandrine Revel, avec les interrogations de cette femme qui s’aperçoit que les heures autour d’elle s’affichent au delà des 24h traditionnelles… « Une petite fin du monde » de Fabrizio Dori, auprès d’un homme qui assiste à fin du monde assez bizarre… Où encore « Ne quittez pas » de Chabouté qui est confronté à une longue mise en attente sur le service téléphoniques de l’Urssaf…
Cependant, loin de se limiter à cette minuscule sélection, ce numéro est vraiment un vrai plaisir de lecture d’un bout à l’autre, démontrant, s’il en est encore nécessaire, que Métal Hurlant est bel et bien là pour durer.

Vivement la suite.

Par FredGri, le 7 mai 2024

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