MÉTAL HURLANT (NOUVELLE SÉRIE)
Les métamorphoses métalliques

Après un numéro qui proposait logiquement des créations originales, nous avons ici droit à un volume nous proposant des vieilles histoires qui ont fait partie de la légende de Métal, avec la crème de la crème. Qu’il s’agisse de Tardi, de Druillet, Moebius, Schuitten, Margerin, Nicollet, Beb-Deum, Tramber, Jano, Dodo et Ben Radis, Paul Gillon… c’est un déluge de planches incroyables, complètement à l’image de ce qui a émané pendant longtemps dans le monde de la bande dessinée, quand une bande de jeunes auteurs venaient tout bouleverser.

Encore une fois, c’est avec ce genre de numéro que l’on peut ressentir l’impact que cette revue a pu avoir de son temps. Et mieux comprendre aussi comment elle a pu inspirer un équivalent américain, Heavy Metal, même si, on l’apprend dans ces pages, cet équivalent a rapidement voulu trouver sa propre identité, loin du modèle français. En tout cas, devant nous se tourne une page de l’Histoire de la bande dessinée et c’est particulièrement manifeste quand on plonge dans chaque récit, quand on lit les articles, quand on "écoute" ces interviews.
D’ailleurs à ce sujet là, je souligne la volonté de la nouvelle équipe d’élargir aussi son propos en ne se bornant pas uniquement aux auteurs, mais en nous proposant des rédactionnels extrêmement intéressants, comme le papier sur Heavy Metal, mais aussi et surtout l’excellente interview croisée de Charles Buxin et Pascal Guichard qui ont repris la maquette de Métal après la période de Robial. On apprend ainsi à mieux apprécier le travail de ceux qui sont beaucoup moins sous les projecteurs que les artistes, mais qui ont participé très activement à ce que Metal a pu être pendant toutes ces années, une image, une "marque de fabrique", un esprit graphique à l’identité très forte.

On pourra dire ce que l’on veut de cette nouvelle formule, il s’avère qu’au fil des numéros, elle trouve son rythme et malgré tout ça fonctionne très bien. J’avoue assez bien aimer l’alternance entre passé et présent, entre des volumes qui traitent d’un thème actuel, avec des articles de fond assez instructifs, et d’autres qui reviennent sur l’aspect patrimonial de la revue, sur son Histoire…

Une lecture qui ne déçoit pas, qui donne envie d’être au prochain numéro…

Très conseillé.

Par FredGri, le 16 mars 2023