Metropolia, tome 1
Berlin 2099

Le futur prospectif. Imaginons que, dans moins d’un siècle, dans le but de réduire la préoccupante empreinte carbone globale, des lois soient instaurées, imposant des taxes élevées sur l’utilisation de divers moyens de transport. Cela obligerait alors les individus à se déplacer à pied, restreignant ainsi leur possibilité de voyager. Les trottoirs de Berlin, qui s’est transformée en une mégapole très animée, se remplissent rapidement de piétons ou parfois de cyclistes.

Mais il ne s’agit que du contexte de l’histoire. Le scénario de Fred Duval se concentre davantage sur les abus des intelligences artificielles, dans une société ultramoderne centrée sur une économie dématérialisée, où même le nombre de pas peut se monnayer. Le détective Sasha Jäger, qui espère mettre suffisamment de côté pour pouvoir un jour rejoindre la femme qui l’aime aux États-Unis, accepte toutes les affaires qu’on peut lui confier. Il part donc sur les traces d’une tueuse et la première piste le dirige vers un vieil édifice administré par une IA, sous la supervision de l’architecte qui a imaginé le bâtiment.

Comme on peut s’en douter, il faut forcément dépasser l’inévitable palier rempli d’un jargon technique qui valide la vraisemblance supposée de l’intrigue, pour ensuite se laisser emporter par ce thriller rondement mené et captivant. Toutefois, l’enquête est plutôt rondement menée, avec un personnage principal qui démêle très/trop rapidement les diverses ficelles qui se dressent devant lui. Peut-être aurait-il été pertinent d’approfondir cette partie de l’histoire, plutôt que de la condenser autant…

On a finalement plus l’impression qu’il s’agit d’un premier tome qui installe le cadre, qui en détaille la dynamique et les différents enjeux, voire même le mode opératoire et la psychologie du protagoniste. L’histoire servant peut-être bien plus de prétexte pour introduire les personnages que pour approfondir la complexité présumée d’une enquête, aussi captivante soit-elle.

Malgré tout, Duval glisse assez habilement sur l’une des grandes inquiétudes du moment, l’émergence des intelligences artificielles et le potentiel danger qui peut en découler.

En parallèle, le dessin d’Ingo Römling sert admirablement le scénario. Le trait est à la fois très expressif et dynamique, avec une attention portée aux décors, à l’esthétique d’une ville moderne et très avancée.

La série démarre sur les chapeaux de roue. À suivre.

Par FredGri, le 07 mai 2025

Métropolia est une nouvelle série de science-fiction proposée l’éditeur Dargaud.

Ce premier tome, qui s’intitule Berlin 2099, est illustré par un artiste allemand de grand talent : Ingo Rômling. Ce dernier nous enchante par la beauté de son travail et va surprendre plus d’un lecteur. Il imagine avec une telle facilité ce futur. Il présente une architecture futuriste, différente de celle à laquelle nous avons été habitués. Nous allons découvrir ce Berlin, en compagnie de Sacha, une sorte de détective qui travaille pour Metropolia. Il est sur la piste d’une femme ; une tueuse. Son dessin, sa mise en page, son rythme, tout est bon pour nous donner un bon moment de lecture et la belle sensation de découvrir Berlin en 2099.

Le scénariste imagine un futur intéressant. Il y a de bonnes idées dans ce récit, comme le fait que l’action de faire des pas devienne une monnaie. Chose qui existe un peu déjà de nos jours, avec ces applications qui récompensent les gens lorsqu’ils atteignent un objectif en marchant. L’intrigue parvient à nous captiver et nous donne cette envie d’en découvrir plus. Le personnage de Sasha est très réussi car nous sommes loin du détective classique.

Ce premier tome de Métropolia est une bonne surprise. La SF à la française a encore de beaux jours devant elle. Je vous laisse visiter ce Berlin en cette année 2099. Vous ne regretterez pas le voyage.

Par Berthold, le 11 avril 2025