Meurtres à la Nouvelle Orléans

Alors oui, c’est vrai, ce Sweets peut donner l’impression d’avoir été écrit des centaines de fois, néanmoins, malgré ce côté très convenu, cet album se dévore d’une traite. Car, avant tout, Chamberlain sait doser ses effets, il joue avec un scénario qui croise les époques, les ambiances, qui entretient un certain mystère, qui brouille certaines pistes même. Bref, c’est adroit et très prenant.

De plus, les personnages sont très bien caractérisés, et c’est important dans ce genre de récit très codifiés, d’autant que tout repose principalement sur eux, que ce soit les échanges, cette immersion dans les lieux, leur passif etc. Mais justement, Chamberlain a tendance a beaucoup plus travailler son personnage principal, et à la finale ça empiète sérieusement sur l’intrigue elle même qui perd en consistance… Ce Serial Killer par exemple, ne gagne en substance à aucun moment, on en viendrait presque à s’en désintéresser et d’ailleurs jusqu’au bout il resterait presque de l’ordre du fait divers.

En contre partie cela reste "prenant" simplement parce que ça sonne juste, un peu comme ces épisodes bien huilés de séries américaines qui se regardent avec intérêt, malgré le fait qu’ils racontent tous la même chose. Mais on sent quand même bien que Chamberlain se focalise surtout sur Curt, sur ses déductions, sa façon de penser et son passif. Toutefois, il construit cette intrigue à la façon d’un puzzle dont les pièces se mettent tranquillement en place. J’ai beaucoup aimé cette technique sous plusieurs angles, avec plusieurs voix.

Graphiquement c’est très vif et cela convient parfaitement à l’ambiance et au genre abordé. De très sympathiques planches, en conclusion !

Un polar qui demeure un bon moment de lecture !

Par FredGri, le 9 septembre 2012