MICHEL VAILLANT
Le 8e pilote

La firme Vaillante a monté, en marge de ses activités de constructeur automobile, une école de pilotage dont Michel Vaillant est le responsable. Recevant sept apprentis pilotes triés sur le volet, ce dernier prend en main leur entraînement. Destinés à devenir des pilotes chevronnés, ces derniers parviennent à trouver au sein du groupe, une certaine harmonie malgré leurs origines et nationalités diverses. Jusqu’au jour où l’engagement de dernière minute d’un huitième pilote, russe, vient perturber leurs habitudes. Michel Vaillant va devoir s’imposer pour faire en sorte que les tensions entre élèves, surtout entre Roy, l’américain, et Nicolas, le russe, soient apaisées.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MICHEL VAILLANT #8 – Le 8e pilote

A la lecture de cet opus, on devine obligatoirement l’époque à laquelle ce dernier a été produit. En effet, prépublié dans le Journal Tintin entre 1962 et 1963 et produit en album en 1965, l’aventure contée reflète dans une échelle beaucoup plus réduite le contexte de la guerre froide qui sévit au moment de son écriture. C’est donc sur la base de l’affrontement entre deux blocs antagonistes, Américain contre Russe, que Michel Vaillant se trouve propulsé, perdu entre deux coéquipiers bien représentatifs.

Toutefois, Jean Graton évite subtilement le piège de la politisation de son récit et ne fait qu’effleurer le conflit idéologique. Mettant plutôt à profit la mise en place novatrice d’une école de pilotage à plein temps, il expose un entraînement militaire digne d’un corps disciplinaire. Pour l’auteur, le pilote est avant tout un grand sportif, si possible rompu à un grand nombre d’activités et doté d’une sociabilité à toute épreuve.

De fait, Jean Graton nous immerge dans un récit en deux parties, pleins de bons sentiments malgré la rivalité ambiante. D’une part, on suit la longue préparation des pilotes au rythme des séances moralisatrices de Michel Vaillant et d’autre part, la mise en pratique de leur enseignement dans des courses réputées telles le rallye des Tulipes ou la course mythique du Marathon Liège-Sofia-Liège. La recherche documentaire, qui se ressent au travers d’une voix off très présente, est toujours flagrante.

Pareillement, la représentation graphique est sympathique, réalisée selon un classicisme cohérent avec celui des productions du moment. Les véhicules dont il est question sont superbement dessinés, en pleine action et par tout temps. De même, les personnages dégagent, à l’image de cette quête idéologique d’harmonie que l’on ressent dans la lecture, une générosité et une bonhomie expansives.

Est contre Ouest, qu’importe cette rivalité stérile pourvu que la gloire du sport soit préservée. Michel Vaillant en est convaincu et il le prouve, ici, sans ambiguïté.

Par Phibes, le 9 octobre 2008

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