MICHEL VAILLANT - LÉGENDES
L'âme des pilotes

Après avoir ouvert le bal avec un premier épisode qui donnait l’opportunité aux éditions Graton d’initier un nouveau label mettant en exergue des récits originaux de courses légendaires, nous retrouvons l’ambiance des circuits de Grand Prix agrémentée par les pérégrinations de l’inconditionnel et intemporel pilote Michel Vaillant.

Pour le présent volet, Denis Lapière, en tant qu’adepte du milieu automobile et fan du personnage clé, a décidé de prendre pour cadre le Grand Prix de Monaco de 1971 et de lui associer une intrigue policière dans laquelle les deux pilotes de firme Vaillante vont baigner à leur dépens. A l’appui de cette mixité, l’on pourra concéder que le récit demeure bien intéressant à plusieurs titres.

On ne manquera pas de se féliciter sur la qualité documentaire de celui-ci qui, une fois encore, nous instruit bien habilement sur le déroulement du Grand Prix monégasque qui fait partie des plus anciens et des plus illustres. Comme il se doit, le scénariste n’hésite pas à faire appel aux véritables participants de la course d’antan et d’y expliciter leur intervention, leur classement, leurs déboires et leurs succès. De plus, au travers de l’interview de Michel par la belle Francine, les propos évoqués dans les différentes séquences se veulent un très bon éclairage de la profession de pilote et de leur « âme ».

Evidemment, la fiction via Michel et Steve impliqués dans une opération d’espionnage, vient étoffer le contexte authentique. Si, bien sûr, cet exercice a tendance à susciter une autre dynamique, il n’en demeure pas moins que le résultat reste plutôt conventionnel et sera à réserver aux adeptes de ce genre artistique.

Dessinateur sur la nouvelle saison de Michel Vaillant, Vincent Dutreuil revient donc en solo sur ce concept. L’artiste fait encore une fois sensation sur la restitution des décors bien réalistes (en hommage à Jean Graton, il s’est inspiré de certaines illustrations croquées par celui-ci dans son épisode Série noire) et des bolides en plein mouvement (sous la pluie) sous des effets détonants. Le travail sur les personnages reste encore un peu hésitant mais témoigne sans ambiguïté que le potentiel classique est là pour se conformer au dessin originel.

Une aventure de Michel Vaillant qui permet de nous faire revivre le Grand Prix de Monaco de 1971 dans la pure tradition de Jean Graton. Un épisode à vivre à toute vitesse.

Par Phibes, le 15 octobre 2023