MICHEL VAILLANT (NOUVELLE SAISON)
Pikes Peak

On peut s’interroger ! Est-ce que Michel Vaillant, pilote émérite qui a participé dans sa carrière impressionnante à tant de courses automobiles, aurait fait le tour de la question ? Il n’en est rien puisque le fameux pilote qui a pu redorer le blason de la firme familiale à la suite d’une précédente crise se doit de poursuivre l’amélioration de l’image de la marque Vaillante. Cette fois-ci donc, Michel, sous l’impulsion de son épouse Françoise (et des successeurs patentés à Jean Graton que sont Denis Lapière, Vincent Dutreuil et Benjamin Benéteau) est appelé certes à recourir mais dans le cadre inaccoutumé d’une discipline à dénivelé très technique et de courte durée, la course de côté. Et pas la moindre puisqu’il s’agit de la célèbre Pikes Peak, course de vitesse automobile officielle très ancienne qui a été créée en 1916 et qui se déroule annuellement, dominée actuellement par le français Romain Dumas.

Une fois de plus, cette aventure est l’occasion de nous intéresser de près au héros, à sa préparation ainsi qu’à celle de sa voiture, et aux différentes épreuves auxquelles ce dernier doit participer activement. Aussi, bien qu’il n’y ait pas forcément de très grosses surprises dans ce récit, on restera séduit par l’excellente mise en condition de cette équipée automobile. En effet, par le biais de ce récit, Denis Lapière trouve surtout le moyen de nous renseigner sur cette discipline, sur le site mythique visé, sur ses difficultés techniques et environnementales, sur l’organisation qui en découle. Evidemment, il ne s’agit pas pour autant d’un documentaire puisque le scénariste y octroie quelques rebondissements (liés à la course elle-même, à l’adversaire de Michel, à l’intervention de Steve Carson…) qui donnent un souffle aventureux indispensable et quelques bouffées d’adrénalines à cette nouvelle histoire de Michel Vaillant.

Côté dessins, le travail à quatre mains reste de très grande qualité. Vincent Dutreuil et Benjamin Benéteau se partagent équitablement la tâche, l’un aux personnages (Françoise reste toujours sous les traits de Sophie Marceau), l’autre aux décors, dans une complémentarité qui force le respect. Ensemble, les artistes donnent beaucoup de réalisme aux pérégrinations de leur héros et ce dans des effets sonores retentissants saisissants. L’on conçoit que l’appui photographique est nécessaire et que celui-ci est puissamment restitué.

Un nouvel album bruyant tout en contrôle et dérapage. Les fans en apprécieront tous ses contours.

Par Phibes, le 10 novembre 2021