MICHEL VAILLANT (NOUVELLE SAISON)
Duels

Après avoir pu obtenir précédemment la deuxième place au Grand Prix de France de F1, Michel Vaillant a su redorer le blason de la firme familiale, mise au bord du gouffre par les malversations de la Société américaine Slate appartenant à Ethan Diaz. Désormais, le pilote a les coudées franches pour faire ce qu’il sait faire au mieux, à savoir la compétition automobile.

A la faveur de ce nouvel épisode, nous le retrouvons enfin dans une ambiance de fête, décidé à participer directement au championnat du monde des rallyes en pilotant l’un des fleurons de son entreprise la Vaillante Cervin. Malheureusement, une ombre au tableau va se dessiner, causée par les agissements d’un équipier trop ambitieux.

Denis Lapière pose ici les jalons d’une aventure automobile bien intéressante qui a la particularité d’initier sur notre héros une menace qui ne vient pas de l’extérieur mais bien de l’intérieur de son équipe. Sous le couvert d’une juxtaposition de séquences vrombissantes et de classements, l’auteur nous introduit dans un duel annoncé depuis le premier de couverture et dans lequel Michel Vaillant est appelé à y faire face sans commettre d’erreur fatale. On se laisse facilement prendre au jeu de ce dernier réglé de mains de maître, partagé entre l’exubérance de son coéquipier, la fatigue de son père, ses doutes et les appuis inespérés.

Fidèle à l’univers initial du regretté Jean Graton, le scénariste ne manque pas pour l’occasion de faire intervenir des personnages récurrents tels les pilotes Gabrièle Spangesberg et Steve Warson. A cet égard, il leur donne un rôle clé qui va permettre de stabiliser le héros. Toutefois, conformément au concept de cette nouvelle saison, il se permet de la faire évoluer habilement pour la rendre plus moderne et de lui faire subir une évolution insoupçonnée (la mort de Jean-Pierre, la place de Françoise ici) tout en lui associant des personnalités célèbres du sport automobile comme Alain Prost et bien d’autres pilotes.

La restitution graphique de cette aventure demeure de grande qualité. En effet, on restera impressionné par la qualité extraordinairement réaliste des évolutions automobiles, bruyantes à souhait, dans des instantanés magnifiques et puissants. Les personnages, quant à eux, se veulent toujours bien inspirés, adaptés de personnes existantes (Françoise bénéficie des traits de Sophie Marceau…).

Un épisode bien efficace toujours à la gloire de l’intemporel Michel Vaillant.

Par Phibes, le 31 janvier 2021