MILLE PARAGES
Fragments bourlingatoires d'ici et d'ailleurs

L’histoire du "plan sauvage" à Florence (Italie) – ou comment Simon essaie de trouver un endroit afin de dormir gratuitement – qui démarre le recueil n’est pas sans rappeler les aventures de "J’irai dormir chez vous" d’Antoine de Maximy. De même, les souvenirs racontés, comme Blaise Cendrars, l’auteur de Bourlinguer, à la première personne du singulier pourraient appartenir au carnet intime d’un voyageur anthropo et égocentré. Ce serait partir dans la mauvaise direction.

Le dessin à la ligne claire de Simon Hureau vient heureusement rattraper le lecteur égaré. D’un trait précis à l’encre de chine, il fait s’écarter une horde de sangliers, sculpte de manière légèrement caricaturale les attitudes et les visages, et s’attarde avec délectation sur les végétaux, sur une carapace d’insecte, sur les arbres, dont certaines illustrations pleine page valent le détour, particulièrement celle qui clôt le récit en Thaïlande. Au fur et à mesure qu’il nous conte ses péripéties, tantôt humoristiques, tantôt contemplatives, toutes homogènes car certaines ont été spécialement redessinées pour ce recueil, l’auteur distille du dépaysement.

Mais plus que les pays qu’il traverse, c’est davantage son intérêt pour la Nature (avec un grand N), pour l’Art, son œil bienveillant et jamais méchant, et finalement sa personnalité, qu’il nous fait découvrir. Dans ces fragments d’ici et d’ailleurs, la rencontre avec Simon Hureau peut se faire. Et avec sa tendance à partager ses aventures, à être toujours entouré, on referme le recueil avec l’envie de faire partie nous aussi de son cercle d’amis et de partir voyager avec lui.

Le tome 2 arrive. Préparez votre sac à dos !

Par Geoffrey, le 19 février 2015