MILLENAIRE
L'ombre de l'antéchrist

Porteurs du manuscrit de Jacob le berger, Raedwald et Arnulf arrivent en Ostie afin d’y rencontrer l’abbé Manfred, conformément au conseil de feu l’évêque Renaud. C’est Dame Livie, frère de l’ecclésiastique, qui les accueille et qui les amène aux portes de Rome où règne un climat nauséabond, semble-t-il entretenu par le pape en place, Vladimir. D’ailleurs, ce dernier ne tarde pas à se manifester lors de l’orgie organisée par Livie pour questionner Raedwald. Il ne fait aucun doute que l’arrivée du saxon et de son compère est loin d’être passée inaperçue et que ces derniers, malgré les largesses de leur hôte, vont encore essuyer bien des rencontres hors normes pour pouvoir rencontrer le fameux Manfred.

Par phibes, le 5 décembre 2009

Notre avis sur MILLENAIRE #5 – L’ombre de l’antéchrist

Après avoir enfin découvert le fin mot de l’histoire de Jacob le Berger et levé partiellement le mystère qui plane sur la mort du Christ, les deux héros de "Millénaire" poursuivent leurs pérégrinations en répondant favorablement au conseil de feu l’évêque Renaud. Les voici donc à Rome pour lever de nouvelles informations sur les énigmatiques sylphes.

Richard D. Nolane, scénariste chevronné ("Titanic", "Harry Dickson", "Centurion"…), entretient son univers bigarré, aux ambiances historiques nimbées de fantastique et de légendes ancestrales sur fond de prédiction apocalyptique, d’une manière bien intrigante. Aussi, parvient-il à donner une inflexion particulière aux bases de la religion catholique certes surprenante en lorgnant vers la science fiction, mais d’une teneur palpitante qui pousse indubitablement le lecteur à aller plus loin dans ces aventures.

En cet opus, Raedwald le saxon et son compagnon massif Arnulf payent encore de leurs personnes entre orgie et règlements de compte, dans une Rome dépravée, exsangue, au dessus de laquelle planent les fameux sylphes, entités invisibles et tentaculaires. Grâce à la bienséance de Dame Livie, on tarde quelque peu à obtenir les éléments complémentaires sur ces derniers dont l’abbé Manfred est le dépositaire. Malgré tout, Richard D. Nolane, d’un coup de destin bien amené, délivre son message quant à l’antéchrist dans une évocation qui présage un affrontement titanesque.

François Miville-Deschênes réalise un travail époustouflant. Personnages et décors sont d’une beauté confondante qui confère à l’ensemble de l’œuvre une qualité indéniable. Conforté par une colorisation lumineuse à laquelle il a participé en tant que "censeur", ce dessinateur sublime par son trait réaliste et joue très agréablement sur les formes gracieuses et puissantes de ses protagonistes.

Une confrontation moyenâgeuse superbe entre humains et forces mystérieuses sur un fond historique et apocalyptique marquant non pas la fin du monde mais la fin d’un cycle. Ouf !

Par Phibes, le 5 décembre 2009

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