MINUSCULE
Volume 12

Je ne le répéterai jamais assez, à mes yeux, Minuscule est l’une des séries dont je savoure le plus chaque sortie. Je retombe dès les premières pages dans cet univers en miniature, dans les pas de cette tribu d’amis qui évolue dans les bois ou dans le faubourg voisin. On les regarde s’entraider, se donner des coups de main pour préparer une fête, pour passer un moment simple et reposant. Il y a un vieux portail à réparer, le charpentier du coin profite de ses jours de congés pour saisir le challenge, Hakumei a observé un ami qui aiguisait bien ses couteaux, elle lui demande de l’aide…

Tout est de ce style-là, rien de bien compliqué, l’art de profiter agréablement des moments simples qui émaillent régulièrement notre vie de tous les jours. Quand on plonge dans ces pages, on est gagné par une bouffée d’air frais, apaisante, comme ces instants figés à écouter le vent, les oiseaux, allongé dans l’herbe d’un pré.

Alors en effet, on est loin des grandes épopées, des héros invincibles qui tabassent à longueur de volume leurs adversaires, ou même de ces récits pleins de drama redondant. Takuto Kashiki prouve une nouvelle fois qu’il est possible d’animer une série au long cours qui sorte des sentiers battus, des gros poncifs narratifs dont on nous rabâche les oreilles à longueur de série télé, ces règles indispensables sur la dynamique d’un récit… Avec Minuscule, nous nous arrêtons sur un détail, sur le simple instant d’un geste amical, d’une jeune fille qui hésite à parler aux autres, d’une silhouette qui s’assoit sur un banc pour apprécier une bonne pipe à l’ombre d’un arbre…

S’il est aujourd’hui une lecture indispensable, c’est bien Minuscule, ne serait-ce que pour prendre le temps de lire… autre chose…

Par FredGri, le 11 décembre 2024