MIRACLEMAN (VF)
L'âge d'or

(Miracleman 17 à 22 + quelques pages du Total Eclipse 4)
Maintenant que le nouvel age d’or est instauré par Miracleman et sa famille, que le monde vit en paix, que la pauvreté, la faim ont plus ou moins disparu, les gens apprennent à revivre après les massacres de Londres et la disparition de Kid Miracleman !

Par fredgri, le 16 mai 2016

Notre avis sur MIRACLEMAN (VF) #4 – L’âge d’or

Après le départ de Moore, c’est donc Neil Gaiman qui reprend la série !
Le scénariste anglais n’en est alors qu’au début de sa carrière (tout comme le dessinateur Mark Buckingham), il vient tout juste de commencer Sandman, on lui doit auparavant Violent Cases et Black Orchid ! Cependant, son écriture est déjà extrêmement sure.
Et pour commencer, il décide de se concentrer sur le monde autour de Miracleman, plutôt que sur le personnage lui même. C’est intéressant, car cela permet de renforcer le cadre de la série, de remettre un peu les pieds sur terre et de développer des récits plus axés sur l’intimisme et sur les effets immédiats de l’arrivée de Miracleman dans ce monde !

Toutefois, c’est aussi assez déstabilisant après le run majestueux de Moore qui s’est terminé par un volume grandiose, très littéraire ! Ici Gaiman, même s’il reste lui aussi très verbeux, adopte toutefois un style nettement moins elliptique et complexe. C’est du premier degrés, lent et posé. Les personnages discutent de leurs impressions sur ce monde, sous le ton de la confidence. Et petit à petit on voit se dessiner devant nous le portrait d’un monde parfait, sous l’égide d’un nouveau panthéon omniprésent. Qu’il s’agisse d’un souvenir, d’une présence, d’un symbole, Miracleman est partout et nulle part en même temps !
Chaque épisode est un stand alone et les personnages ne se croisent qu’à la fin !

Du coup, il ressort de cet album le sentiment d’une pause, d’un entre deux assez agréable, même si je garde l’impression d’une écriture assez fugace, qui s’étiole vite dès la dernière case lue !

Autant Moore a impressionné par son approche résolument pro-active, autant Gaiman marque par la subtilité des caractères brossés. C’est vraiment un premier arc pour se faire la main et se réapproprier lentement le concept, bien plus que d’être réellement constitutif !

En parallèle, Mark Buckingham en profite pour explorer chaque histoire avec un style différent. C’est très expérimental et surtout très audacieux. Comme par exemple la rencontre entre Emil Gargunza et Andy Warhol, ou encore l’histoire de Winter ! Et cette richesse graphique transcende littéralement chaque récit, car elle amène le lecteur à s’attarder sur certaines séquences, à regarder les choses différemment (comme dans l’histoire sur les espions, traitée pratiquement qu’avec des photocopies collées…)
Du très bon boulot !

Un quatrième volume qui nous emmène pratiquement à la fin de la série. Gaiman et Buckingham n’ayant réalisé que 2 épisodes (sur 4) de l’arc suivant… Toutefois, cette publication amène l’idée que la suite va arriver prochainement et c’est très bien… Peut-être qu’en patientant on aura droit à un volume consacré aux Miracleman Apocrypha, une mini série rassemblant des mini récits réalisés par la crème des auteurs indés de l’époque… Croisons les doigts !

Très recommandé !

Par FredGri, le 16 mai 2016

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