MISS PAS TOUCHE
La vierge du bordel
Pendant qu’Agathe s’amuse le soir dans une ambiance flonflon et bal musette de Paris des années 30, sa sœur, la prude et réservée Blanche, restée dans leur chambre de bonne, assiste à un horrible assassinat en regardant par la fissure de la cloison. C’est par là qu’Agathe regarde aussi et se fait tuer par une balle en pleine tête.
Le meurtre est maquillé en suicide ! Blanche décide de mener son enquête et de faire tomber le boucher des guinguettes, responsable de la mort de sa sœur. C’est comme ça que la jeune fille, encore vierge, arrive tout droit dans un bordel !
Par MARIE, le 1 janvier 2001
2 avis sur MISS PAS TOUCHE #1 – La vierge du bordel
Charmant.
C’est le premier qualificatif qui m’est venu à l’esprit en feuilletant les premières pages de cette nouvelle série. Le trait surtout. Simple, léger, il plonge le lecteur dans l’univers de Blanche et Agathe de manière saisissante. Le début du 20ème siècle est admirablement rendu : les guinguettes, les décors, l’atmosphère, les costumes… surtout les costumes. J’ai trouvé cela très convainquant, j’avais réellement l’impression d’être à cette époque, avec les petits détails qui font tout : les filles coquettes qui se maquillent, les hommes en beau costume, la fine moustache au coin des lèvres, les grands lits de bois…
Comme le signale Marie, le trait correspond bien à la collection « Poisson Pilote » : Kerascoët en est un digne représentant. Il donne des bouilles tantôt adorables, tantôt grotesques à ces personnages.
L’alchimie opère magnifiquement avec le scénario et les couleurs de Hubert.
Je crois que c’est la richesse, la diversité du scénario qui m’a beaucoup plus : au départ, je pensais que l’histoire serait assez légère, drôle, nous contant les « exploits » d’une jeune prude dans le milieu des maisons closes.
Mais le scénario de Hubert est autrement plus solide et consistant. Blanche est un personnage vraiment attachant, prise à la fois dans des situations complètement burlesques – par exemple lorsqu’elle joue les « dresseuses d’hommes » – et dans une intrigue policière passionnante. Le lecteur s’identifie totalement à ce petit bout de femme au caractère bien trempé malgré sa pruderie. On tremble pour elle !
Il me semble que c’est cette alternance entre le franchement comique et léger d’un côté, le thriller de l’autre (avec la batterie de personnages étranges et inquiétants entre les deux) qui fait que le lecteur marche complètement dans l’histoire. De ce point de vue, la mise en scène est impeccable et les couleurs rendent les scènes encore plus convaincantes.
Nous avons donc à faire à un thriller à la fois solide et drôle, ce qui n’est pas banal. Pour cette simple raison, il mérite d’être dans votre bibliothèque.
Par PATATRAK, le 21 juin 2006
Miss pas touche est une jolie surprise de la collection Poisson Pilote. Avec un dessin tout en finesse, des couleurs pleines et franches, et des petites formes, les auteurs se lancent dans un thriller tout à fait inattendu au vu du style graphique. Alors qu’on pourrait s’attendre à une bluette un pied dans la littérature de la Comtesse de Ségur avec ses célèbres « Malheurs de Sophie » et l’autre dans le cinéma de Louis Malle, notamment pour « La Petite » film situé dans l’univers des maisons closes dont l’ambiance s’en approche beaucoup, on entre dans une histoire dure, plutôt glauque, rondement menée, à la narration fluide et rapide, solidement construite autour d’un suspense qui fonctionne parfaitement.
Le dessin fin, précis et détaillé séduit facilement alors que pourtant, il n’est pas d’une totale originalité en parfait descendant de la nouvelle école des Blain ; Sfar ; Bonhomme et consorts.
Alors pourquoi plaît-il ? Tout est dans le charme des lignes, des volumes et des gabarits.
L’histoire en elle-même est captivante mais malheureusement, ne se terminera qu’avec le prochain volume.
Puisque c’est ainsi, soyons patients, l’accroche est là, nous relirons donc avec plaisir ce premier tome, le temps de se replonger dans l’ambiance des maisons closes à la recherche d’un tueur en série avec juste ce qu’il faut de descriptions pour rendre les choses plus réalistes.
Et puis je n’ai pas résisté à l’ironie du sort qui met à mal un représentant du ministère de l’intérieur pris à son propre jeu par un « rôliste » encore pire que lui..Tel est pris qui croyait prendre.. hum… !
Cette nouvelle série qui démarre ne manque pas de rien, alors ne vous privez pas, ça serait dommage …
Par MARIE, le 16 mai 2006
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