Missak Manouchian
Mars 1943, Missak Manouchian, qui a rejoint depuis peu les FTP-MOI, participe à sa première opération armée, à Levallois-Perret. La traque menée par la Brigade spéciale 2 s’accentue et les arrestations au sein du groupe mené par le communiste arménien se multiplient, alors que la direction du PCF demande de poursuivre la lutte, en multipliant les actions directes contre l’occupant.
Par v-degache, le 20 avril 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782413083429
Notre avis sur Missak Manouchian
Panthéonisation oblige, voici après Missak Manouchian, une vie héroïque (Les Arènes BD) et Missak, Mélinée & le groupe Manouchian (Dupuis), le troisième ouvrage consacré au responsable militaire des FTP-MOI, signé Jean-Pierre Pécau (scénario), Eduardo Ocana (dessin) et Maz! (couleurs), aux éditions Delcourt.
Ce dernier venu s’attache davantage à l’étude du fonctionnement interne à la MOI, ainsi qu’à celle des relations avec l’appareil politique du PCF, et à l’action de la Brigade spéciale (BS) des Renseignements généraux dans leur traque des « terroristes ». Les actes héroïques contre les troupes d’occupation ne sont pas éludés mais l’assassinat du colonel SS Julius Ritter n’est par exemple pas traité. Pécau alterne les scènes de reconstitution de la vie du groupe, avec des échanges entre trois historiens sur un plateau tv, revenant sur certaines zones d’ombre et questions historiographiques sur Manouchian et ses camarades. Responsabilité du parti dans l’arrestation des résistants, mystère planant autour du trotskyste Armenak Manoukian (Arben Dav’tian) pourtant intégré au groupe par Missak en juillet 1943, trajectoire du Commissaire divisionnaire René Hénoque, chef de la BS2 qui démantela le groupe Manouchian, et qui échappa miraculeusement à tout règlement de compte après la guerre, tels sont quelques aspects de l’histoire des FTP-MOI parisiens soulevés dans la BD.
Ainsi, ce Missak Manouchian reste passionnant, même après avoir lu les deux autres ouvrages précédemment cités. Si certains passages pourront donc être perçus comme trop bavards et statiques par certains lecteurs, ils apparaitront néanmoins comme essentiels aux autres, constituant un bon complément de lecture, notamment sur l’évocation du personnage d’Armenak Manouchian, et plus globalement sur l’éviction de la mémoire de la résistance trotskyste par le PCF après-guerre.
On retrouve avec plaisir le dessin réaliste de l’Espagnol Eduardo Ocana (Les bâtisseurs), donnant une grande lisibilité aux scènes de vie du Groupe, la colorisation tout en nuances de Maz! participant aussi grandement à la qualité de la reconstitution.
Vous n’en n’avez pas fini avec Missak Manouchian et cette approche de Pécau et Ocana vous fera probablement découvrir de nouveaux pans de l’histoire de ce groupe de résistants étrangers qui se sacrifiera pour la liberté de leur pays d’accueil.
Par V. DEGACHE, le 20 avril 2024
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