Missak Manouchian - une vie héroïque

Le 21 février prochain, Missak Manouchian entrera au Panthéon avec son épouse, Mélinée. L’hommage national à ce grand Résistant et à ses 22 autres camarades, tous exécutés en 1944, sera un événement historique qui sera sans doute suivi par beaucoup de monde. Il nous rappellera certaines des plus sombres heures de l’Histoire de France. 

Missak et son groupe sont connus du grand public, symbolisés par la fameuse « Affiche rouge ». Ouvrages, films et documentaires sont déjà nombreux et de nouveaux livres paraissent en ce début d’année pour marquer la panthéonisation des Manouchian, dont plusieurs bandes dessinées.

Les Arènes BD se sont associées au Ministère des Armées pour créer cet album. Il contient une BD retraçant la vie de Missak Manouchian puis un document sur lui et la Résistance, en particulier sur les membres des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans-Main d’Oeuvre immigrée). Une partie assez riche, d’une quarantaine de pages, bien écrite et valorisée par des photos de qualité.

Les planches, elles, retracent la vie de Missak depuis le génocide arménien. Une vie courte (37 ans) et marquée par les plus grands drames et les pires horreurs dont l’être humain est capable. Mais plutôt que de subir, cet homme va lutter, par les mots puis par les armes, face à l’ignominie. Comme ses camarades, il sait qu’il risque sa vie, mais il préfère cela à une reddition sans bataille. 

Le livre se compose de chapitres courts, scènes emblématiques de l’existence de Manouchian. Cela permet d’appréhender le tempérament du personnage et son parcours hors norme. Le nombre de pages ne permet pas, en revanche, d’approfondir le contexte, de comprendre comment ces combattants agissaient. L’ensemble se veut, par ailleurs, très factuel et laisse peu de place à l’émotion. 

Il s’agit donc d’une BD document, au style très classique, qui permet une première approche de ces faits historiques et de ces vies héroïques. Elle aurait peut être mérité plus d’audace dans son traitement, mais cela n’en reste pas moins un ouvrage intéressant.

Par Legoffe, le 12 février 2024