Mission in the Apocalypse
Volume 1
Une jeune inconnue parcourt les rues d’une mégalopole au premier abord vide toute vie. Autour d’elle il n’y a que le silence. Sa mission consiste à nettoyer les reste de contamination provoqué par un puissant virus qui a décimé la population il y a quelques décennies. Elle surveille sur son écran la moindre alerte qui peut lui indiquer une zone à désinfecter, cette mystérieuse « mademoiselle Ishimitsu » accomplit sa tâche, jour après jour, sans se poser la moindre question, affrontant parfois d’étranges créatures qui se cachent dans les décombres, mais au fond, qui est-elle réellement… ?
Par fredgri, le 21 août 2024
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Notre avis sur Mission in the Apocalypse #1 – Volume 1
Ce premier volume de Mission in the Apocalypse s’avère être une excellente surprise, assez atypique pour un récit post apocalyptique qui prône surtout la contemplation et la suggestion presque fascinante du silence dans une ville déserte.
Cette ville qui ne se contente pas de n’être qu’un vague décor, dès les premières pages, on comprend que cet amas de décombres grandioses recèle une puissance muette qui transcende le propos de Haruo Iwamune qui signe ici sa toute première œuvre. Et la démonstration est extrêmement impressionnante, le soin porté aux détails, aux ambiances, à tout ce qui va servir de cadre aux déambulations d’Ishimitsu, nous captive tout de suite. De plus, il y a très peu de dialogue, l’auteur préférant installer ses chapitres sans trop se précipiter, glissant juste ce qu’il faut de mot pour appuyer un sentiment, une impression ambiguë qui nous interpelle, tandis que petit à petit nous en découvrons davantage sur la jeune femme.
A travers ces pages, au milieu de ces tours silencieuses, on suit des yeux cette héroïne et la routine qu’elle répète jour après jour, découvrant les restes gangrénés des multiples victimes, figés dans un appartement, derniers vestiges d’une multitude d’histoires interrompues par ce virus foudroyant qui s’est répandu en un souffle. Elle emballe les restes et va ensuite les incinérer.
Au-delà de ces gestes mécaniques, rébarbatifs au possible, on s’interroge progressivement sur la nature de cette solitaire qui ne semble en effet pas affectée par les émanations toxiques qui l’entourent. D’autant qu’elle manifeste des capacités assez surprenantes, la moindre de ses blessures se cicatrise automatiquement, sans l’indisposer plus que ça, par exemple.
Si l’intrigue se résume finalement en quelques mots, que l’ambiance prévaut sur le propos dans ce volume qui dépasse malgré tout l’étape de la simple introduction, Ishimitsu se révèle plus complexe qu’il n’y parait. On devine assez vite que derrière son regard artificiel se cache une vraie solitude, reflet d’un monde sans vie, qui s’étend à perte de vue, découpé en zone de traitement…
On est lentement gagné par la douce mélancolie qui se dégage de cette histoire, dévorant doucement les différents chapitres qui mettent en scène ces vies suspendues qui ne laissent que des échos vaguement persistants derrières elles, comme ce vieil homme qui n’a pu déclarer sa flamme à l’androïde qui était à son service et qui lui a survécu, ou encore ce robot immobile dans un cinéma, qui regarde des films en boucle, lointaine résurgence d’un maître cinéphile passionné.
Le thème de la mémoire plane sur l’ensemble des pages, c’est la matière première à tous ces récits, elle accentue ces chants sourds qui alternent des ambiances contemplatives qui nous enveloppent au fur et à mesure et des moments plus tendus, plus dans l’urgence.
Une très belle découverte, vivement recommandée.
Par FredGri, le 21 août 2024
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