Moi, dyslexique

Avec Moi, dyslexique, les éditions Dunod nous proposent une approche originale évitant toute lourdeur ou prétention moralisatrice des différents troubles d’apprentissage affublés du préfixe « dys » (un carnet pratique revient sur la définition de ceux-ci en fin d’ouvrage).

Originalité tout d’abord par les choix graphiques de Christopher Boyd, qui signe aussi le scénario de la BD, s’inspirant de son expérience personnelle, donnant une certaine légèreté à l’ouvrage avec un dessin rond et un style « bd jeunesse », empreint parfois d’une certaine poésie, malgré le sujet abordé, et rendant même le récit accessible aux plus jeunes, qui retrouveront dans le parcours du petit Christo des similitudes avec des camarades de classe ou avec leurs propres difficultés.

Originalité enfin par le traitement choisi pour évoquer dyslexie, dysorthographie, dyscalculie… Il y a la volonté de véritablement immerger le lecteur dans le quotidien du jeune garçon, aussi bien au sein de l’institution scolaire, que dans la vie quotidienne, le tout sans chercher à apitoyer ou à en faire un pamphlet politique. On suit ainsi Christo dans ses efforts importants pour surmonter les conséquences de ces troubles, et les faiblesses des réponses apportées par la société pour insérer au mieux les enfants concernés. Ainsi, si le passage par l’l’Institut Saint-Pierre de Palavas-les-Flots, établissement pédiatrique autorisé en soins médicaux et de réadaptation, qui prend en charge près de 10 000 enfants et adolescents (de 0 à 18 ans) d’Occitanie chaque année, est une véritable bouée d’oxygène pour le gamin, le retour à une scolarisation dans une classe lambda n’en n’est que plus difficile, avec un système scolaire qui n’a pas vraiment les moyens humains et financiers pour mieux faire…

Moi, dyslexique de Christopher Boyd gagne son pari de faire mieux comprendre et connaitre ces troubles de l’apprentissage auprès d’un large public. Une lecture vivement conseillée, et ceci à tous et toutes. Nul besoin d’être un spécialiste de l’enfance pour lire cet ouvrage, bien au contraire !

Par V. DEGACHE, le 12 septembre 2023