MOINE FOU (LE)
Les matins du serpent
He Pao souhaite continuer sa route vers le sud, mais le Grand Moine du monastère du Miroir Précieux la pousse, en la mettant au défi, à plutôt orienter son itinéraire vers la rivière de l’enfer, ainsi nommée pour les dangereux tourbillons qu’elle réserve aux embarcations qui la naviguent. Comme He Pao s’oblige à pratiquer la nage et la plongée pour vaincre sa phobie de l’eau (suite aux naufrages qu’elle a vécus parmi lesquels un a coûté la vie à ses parents naturels), elle acceptera.
Le Grand Moine a en réalité une mission à lui faire faire sans pour autant lui avouer. Lui aussi recherche son ancien disciple, le moine fou, et a dans l’idée que ce dernier pourrait se trouver sur les rives de cette rivière de l’enfer.
He Pao va donc suivre le fameux cours d’eau et va rencontrer une famille qui semble très heureuse de l’accueillir. Trop, peut-être, pour que derrière cet accueil ne se cachent pas d’autres intentions…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
Notre avis sur MOINE FOU (LE) #6 – Les matins du serpent
Ce tome 6 de la série "Le Moine Fou" est sans doute celui que je préfère parmi tous ceux qui l’ont précédé. En plus d’y retrouver les magnifiques planches que signe Vink, on a le plaisir de s’apercevoir que le scénario est encore plus original que ce qu’on avait lu jusque là. En effet, je n’ai pas pu m’empêcher de penser au film de Night Shyamalan "Sixième sens", un film que j’avais trouvé génial par la "re-lecture" que tout spectateur s’était logiquement donnée à refaire tant il avait été bluffé par le concept. Là, c’est un peu pareil (sauf qu’il faut relever que la BD est parue 6 ans avant que ne sorte le film !).
Certes, la comparaison ne peut pas être faite sur 100% du scénario de Vink, mais voilà les faits suivants qui me font faire un parallèle entre ces deux œuvres : (attention, ceux qui ne veulent pas découvrir le pot aux roses avant la lecture de la BD ne doivent pas lire plus loin !)
He Pao, on le sait depuis quelques tomes, en plus d’en profiter, subit les conséquences de sa pratique de l’art martial du moine fou. Fatigues, malaises, évanouissements mais aussi cécité temporaire deviennent son lot quotidien. Des inconvénients qu’elle croit pouvoir amoindrir par l’eau, d’ailleurs. Dès le début de ce tome 6, on ne le sait pas, mais He Pao est aveugle et c’est grâce à ses autres sens, principalement l’ouïe, qu’elle réussit à se repérer et à s’imaginer ce qu’elle devrait voir. On voit donc les scènes de tout le début de la BD telles qu’He Pao les "ressent" ! Et c’est là où c’est génial : nous-mêmes, on se fait avoir, et bien entendu, l’importance de l’interprétation qu’elle fait des choses est primordiale pour le déroulement de l’action. Et ce n’est qu’après avoir compris cela qu’on comprend certains passages qui ont pu nous paraître louches. Mille bravos !!!
Cerise sur le gâteau, cet épisode est également porteur d’un grand et beau message relatif au handicap que peut représenter une haine que l’on vouerait à quelqu’un pendant des années et des années.
Vous l’avez compris, ce tome ne peut pas trop être lu seul car il faut connaître le contexte pour l’apprécier totalement, mais je l’ai trouvé vraiment au-dessus des autres jusque là ! A lire sans hésiter, donc !
Par Sylvestre, le 15 février 2006
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