MONDAINE (LA)
Tome 1/2
En avril 1944, Paris subit son énième raid aérien anglais qui pousse ses résidents à se terrer au fond des nombreux abris. Dans l’un d’eux, Aimé Louzeaux, inspecteur à la Mondaine, convoie une de ses captives légères, menottes au poignet. Tout en conversant avec son entourage sur ce qui leur tombe dessus, il ne peut s’empêcher de se remémorer son intégration aux Mœurs, sept ans auparavant. Il se revoit franchir pour la première fois le seuil de ce service au 36 quai des Orfèvres, après sa mutation de la Criminelle, et assister à un interrogatoire pour le moins frappant. Bientôt affranchi par ses nouveaux collègues et par son responsable, l’inspecteur principal Séverin, le jeune policier entreprend sa formation. Cette dernière va être l’occasion non seulement de lui faire découvrir les dessous de ce système policier aux méthodes plus que complaisantes qui sent le fond de bidet et touche à une clientèle qui a le goût de la perversion et également lui permettre de dévoiler ses petits secrets. Et nombreux sont ceux-là, foi de Grand Puma !
Par phibes, le 29 janvier 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782505019909
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Notre avis sur MONDAINE (LA) #1 – Tome 1/2
Après son superbe one-shot intitulé Lydie, le duo Zidrou / Jordi Lafebre se reforme pour, cette fois-ci, nous plonger dans l’existence de leur personnage clé, Aimé Louzeau, inspecteur de police à la Mondaine exerçant dans le Paris de la seconde guerre, et plus spécifiquement dans ses souvenirs, du temps où il débutait dans ce service.
C’est donc un Zidrou on ne peut plus en forme qui nous revient après une année 2013 particulièrement fournie (pas moins de 8 albums) et un tout début d’année 2014 qui promet, avec à la clé deux nouveaux ouvrages, à savoir Rosko, un polar chez Delcourt, et le présent chez Dargaud. A l’image de Lydie, nous retrouvons cette analyse humaine dont il nous a abreuvé avec une conviction des plus confondantes. La Mondaine, diptyque annoncé, nous donne l’occasion de s’approprier un pan du parcours de Louzeau, à partir du moment où il est muté dans ce service qui se doit de réprimer les dérapages moraux et sexuels.
Force est de constater qu’une fois encore la magie opère. Tout d’abord, on saura gré au scénariste de la façon dont il traite le sujet qui pourrait devenir graveleux en un tour de main. Conservant une décence tout à fait abordable, il dresse le cadre dans lequel pénètre Louzeau, un cadre qui mêle répression et accommodement. La radiographie est bien surprenante (pas loin d’une certaine vérité en fait) et donne souvent des situations amusantes. Par ailleurs, l’étude caractérielle remarquable dont bénéficient les nombreux personnages nous donne à rencontrer une galerie de portraits là-aussi débordante de cocasserie. Du fantaisiste inspecteur principal Séverin au père Louzeau, en passant par le prude Aimé qui semble ne pas être à sa place, tous nous ouvrent leur intimité et également leurs petits secrets qu’il va falloir découvrir petit à petit et qui suscitent, pour l’instant, une bonne dose de questions sans réponse effective (la suite nous affranchira). On notera que la sensibilité est de mise, rendant ces protagonistes et leurs travers, bien sympathiques.
Jordi Lafebre continue à assurer un parcours sans faute. Cet album confirme les capacités remarquables de ce dessinateur qui, de son style très humain, arrive à distiller des émotions, entre drôlerie et drame. Ici, compte tenu de la thématique, son trait vient flirter avec une certaine coquinerie (bien retenue cependant) qui donne une atmosphère pour le moins éthérée. Il est vrai que cet artiste excelle dans l’expressivité de ses personnages, en particulier le jeune inspecteur Louzeau dont l’effigie ingénue s’apparente à celle Jérôme K Jérôme Bloche de Rodier.
Une très bonne partie qui nous pousse dans des retranchements bardés de vices (autrement il n’y aurait pas de police) et qui appelle un déroulement futur entièrement insoupçonné. Connaissant le scénariste, il ne fait aucun doute que celui –ci va inéluctablement nous surprendre ! Rendez-vous pour cela en août 2014.
Par Phibes, le 29 janvier 2014
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