Monroe

 
Dans le grand nord canadien, ce jour-là, la nature a été généreuse : elle a laissé cette tribu Inuit capturer une baleine. C’est une manne qui représente beaucoup : alimentation, matières premières… Et cette fois-là, le butin a apporté un petit quelque chose de plus : un escarpin, retrouvé au beau milieu de la chair qu’on dépeçait !

Affichée dans la cuisine de l’une des habitations du village Inuit, une photo montre une certaine Marylin Monroe. Celle-ci porte des chaussures à talons semblables à celle trouvée dans la carcasse du cétacé.

"Marcher avec un seul soulier n’est pas commode. Il faut aller rendre à cette personne la chaussure qu’elle a perdue !" Louable intention. Et c’est Sakaeuunguaq qui sera désigné pour se rendre à Hollywood.

Sakaeuunguaq se met donc en route vers le sud. Il croisera le chemin d’Arturo, Ewans et Svetlana…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Monroe

A chaque lecture je fond complètement pour le style de cet artiste, quelles merveilleuses atmosphères, quel graphisme !
J’aurais tendance aussi a être attiré par ces albums atypiques, Wazem nous livre ici un album vraiment très fin et profondément humain, on vibre à chaque étape que franchit le héros, on sert les poings devant l’intolérance et le côté fatidique de tout ça mais on reste avant tout fasciné par cette histoire somme toute terriblemment naïve.
Le trait de Tirabosco est d’un telle sensibilité, comme à son habitude, que tout de suite la moindre case fonctionne à merveille et accentue, c’est vrai, le décalage entre ce style assez "jeunesse" et le ton assez dur de ce récit !
Une formidable surprise en tout cas !
Très conseillé.

Par FredGri, le 29 juin 2007

 
Je suis généralement poussé à lire ce genre de BD, dont le scénario part d’une idée complètement saugrenue. On est souvent bluffé par ce genre de toupet. Quelle idée sympa ! C’était si simple, il suffisait d’y penser !!! Monroe est de ces BD qui attirent ; pour cela.

Derrière cette façade bonenfant et un style dessin qui aurait très bien pu convenir pour illustrer des récits destinés aux enfants, Monroe est en réalité une œuvre très profonde, abordant de nombreux thèmes sensibles : le racisme et l’intolérance par méconnaissance, mais aussi le respect de la nature (la protection des baleines), la confiance ou encore l’intégration.

En effet, Monroe est une sorte de road-movie, genre qui permet la rencontre de gens différents, dans des lieux différents. Et tout cela au travers les yeux d’un Inuit qui s’arrache à son monde pour mener à bien une mission dans un environnement qui ne lui est pas du tout familier.

Sakaeuunguaq est un être plein de bonnes intentions et a une manière de faire. Tout ceci sera interprété comme de la naïveté par les autres. Une naïveté dont les uns se serviront ; que d’autres remettront dans son contexte. L’Inuit fait penser à Gombo, dans le film Urga. Un déraciné.

La fin de Monroe est triste mais résume, dans le parcours de ce héros-malgré-lui, le destin de beaucoup de peuples sur notre planète que la "civilisation" a rattrapés et engloutis.

Cette BD m’a réellement séduit… Coup de cœur !

Nota : L’histoire se situe en 1962… année de la mort de Marylin Monroe, et un an après la création du WWF dont une des premières campagnes a été "Save the whales".
 

Par Sylvestre, le 1 septembre 2005

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