MONSIEUR VADIM
Arthrose, crime & crustacés
A Nice, à l’Ehpad des Chrysanthèmes de l’Esterel, alors qu’il regarde son épisode Les coquillages de l’amour, Monsieur Vadim se voit importuné par la police accompagnée de Stéphanie Mayer, une assistance sociale. En effet, ces derniers sont venus l’informer que son curateur Canesta l’a dépossédé de tout son argent et a même détourné sa pension de retraite. Aussi, étant désormais sans revenu, il se doit de quitter l’établissement qui l’héberge. Déclinant la proposition d’aide de l’assistante sociale, Vadim décide de se débrouiller seul. Au sortir de l’Ehpad, il ne peut s’empêcher d’aller épier son pétillant petit-fils Sacha qui le rattache au souvenir de sa fille décédée.
Mais la vue de son beau-fils qu’il rend responsable de la disparition de celle-ci le met hors de lui. Après avoir marché un temps, il s’arrête dans un restaurant. Au moment de passer la commande, surgissent trois individus armés qui réclament de l’argent. Tandis qu’un jeune se fait délester d’un sac plein de billets, Vadim parvient étonnamment à mettre en déroute les braqueurs. L’enquête policière qui s’ensuit découvre que le vieil homme est un ancien légionnaire à la retraite rompu aux combats.
Evidemment ces exactions surprenantes n’ont pas échappé au patron du restaurant, caïd qui souhaite s’étendre sur Nice, qui lui propose comme monnaie trébuchante de travailler pour lui.
Par phibes, le 6 décembre 2020
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782818969441
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Notre avis sur MONSIEUR VADIM #1 – Arthrose, crime & crustacés
Après son incursion dans la série Sirènes & Vikings (T2 – Ecume de nacre), Gihef refait une apparition sur les étagères de nos libraires en proposant chez l’éditeur Bamboo, dans son impressionnante collection Grand Angle, une nouvelle histoire qui mêle subtilement le drame et la dérision.
Porté par un personnage qu’il va falloir apprendre à connaître, le récit nous amène sur le littoral niçois, sur un territoire que se disputent des bandes rivales pour s’adonner à toute sorte de trafics. Au milieu de cette opposition, Monsieur Vadim, protagoniste anticonformiste, va devoir, pour subsister, travailler pour l’un de ses clans. A n’en pas douter, Gihef s’appuie très fortement sur son protagoniste qui, à première vue, est un vieil homme inoffensif grevé par une arthrite handicapante. Toutefois, grâce à son passé de militaire, ce dernier (formaté) peut se révéler beaucoup plus agressif qu’il n’y paraît. Autour de cette spécificité constrastée, le scénariste construit une histoire digne d’intérêt qui va pousser ce dernier dans des retranchements qu’il n’aurait jamais franchi s’il n’avait pas été grugé par d’autres personnes telles que son curateur et son beau-fils.
Ce premier tome qui se veut celui d’abord de la présentation et ensuite de son interaction mafieuse, permet de nous éclairer donc sur ce Vadim et sur ses tourments qui le grèvent (la mort de sa fille, la sauvegarde de son petit-fils…). On y découvre ses premiers liens (musclés) avec les bandits locaux mais aussi avec la police dans un début d’aventure qui n’élude certainement pas un côté dramatique profond. D’origine polonaise, l’ancien légionnaire se veut pour le moins convaincant dans ses premières pérégrinations qu’il n’a pas forcément voulues et qui l’entrainent, de par sa santé et la préservation du petit Sacha, dans une intrigue plus complexe que prévue.
Habituellement disposé entre autres à illustrer les histoires de Marcel Pagnol, Morgann Tanco vient ici donner vie à un vieux personnage qui a un réel potentiel attractif. La patte aiguisée de ce dessinateur se veut généreuse avec l’ancien légionnaire qui lui permet de jouer sur son caractère assez taiseux mais aussi sur sa promptitude au combat malgré ses carences physiques. Le résultat pictural est fortement agréable, se basant sur un semi-réalisme qu’on lui connaît et qui ne manquera pas d’attirer l’adhésion d’un grand nombre de lecteurs.
Une première partie d’une histoire qui jongle entre surprises et drames. On attend la suite avec impatience !
Par Phibes, le 6 décembre 2020
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