Monsieur Verbum
Revenu de la guerre sans son frère et profondément traumatisé, Mr Verbum tente de terminer l’objet qu’André lui avait commandé. Les images de la guerre et la bombe qui a tué son frère reviennent sans cesse dans son esprit dérangé.
Tragédie et douleur de la guerre, Mr Verbum en est un véritable symbole.
Par MARIE, le 1 janvier 2001
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Sortie :
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ISBN :
2869672144
Notre avis sur Monsieur Verbum
Les victimes de la guerre de 14/18 ne sont pas limitées aux morts dans les tranchées. Non, il y a eu des milliers de blessés, les gueules cassées et tous ceux qui y ont laissé leur équilibre et leur état de santé mentale.
Poursuivis par la peur, les souvenirs, les images qui leurs sautent aux visages comme une bombe, ceux là ont été délaissés, mal reconnus et mal définis
Monsieur Verbum est un de ceux là, un parmi tous ceux qui ne s’en sont pas sortis malgré leur apparente survie, un qui voyant jouer un enfant dans une fête foraine le prend pour un ennemi terrifiant.
Poursuivis par la peur oui, mais aussi par les railleries des ex amis qui par douleur, eux aussi, jugent les dérapages comme des crimes. On ne peut pas se marier avec la fiancée d’un des leurs, morts dans les tranchées, on ne peut pas avoir de troubles de comportements sans subir de moqueries et autres marques de mépris.
Monsieur Verbum, est un pauvre gars qui a tout perdu à la guerre, sa famille, sa tête, et ses amis.
Le travail des auteurs sur cet album met en évidence et dénonce les conséquences de la guerre. Le discours est largement servi par un dessin expressif, vif, exhibant les émotions au travers d’un regard hagard, perdu, sur un visage, dans une posture. L’homme vu par Rabaté est un homme qui souffre de l’intérieur, instinctivement sur la défensive, le corps enroulé sur lui même, les joues blafardes, l’habit étrangement incohérent avec son environnement.
Les détails sont dessinés sans retenue et ne peuvent qu’atteindre un lecteur concerné.
Cet album est profondément touchant, triste et mérite un coup de chapeau devant la justesse de l’ensemble.
Merci d’ouvrir les yeux au monde qui a tant besoin d’être averti.
Par MARIE, le 14 novembre 2006
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