Montagnes russes

Perturbée par des cauchemars récurrents, Aimée ne désire qu’une chose, celle de tomber enceinte. Alors qu’elle est dans l’attente des résultats d’une prise de sang suite à une FIV, elle ne peut s’empêcher de se faire un énième test de grossesse qui malheureusement ne la rassure pas. Grâce aux paroles réconfortantes de Jean, son compagnon, elle essaye tant bien que mal de conserver une positive attitude. A la crèche où elle travaille, elle fait la rencontre d’une maman, Charlie, qui vient inscrire son petit dernier Julio. Celle-ci lui apprend avoir été sélectionnée pour suivre une formation de maquilleuse et que ses trois enfants qu’elle n’a pas vraiment souhaités sont là pour peser sur son rêve. Ces propos laissent coi Aimée. En fin de journée, cette dernière a la douleur d’apprendre que la fécondation n’a pas marché. Le spleen la gagne. Le lendemain, elle retrouve son lieu de travail et est attirée par l’attitude penaude du petit Julio. Elle décide de s’en occuper personnellement. Cette approche va faire naître un relationnel plus fort qu’avec d’autres enfants.

Par phibes, le 31 août 2021

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Notre avis sur Montagnes russes

Pour la deuxième fois cette année, Gwénola Morizur fait parler d’elle. Après son implication pédagogique dans le premier volet de Tara – Un été zéro déchet, elle revient avec le présent album illustré par Camille Benyamina pour nous plonger dans une histoire intimiste, dédiée aux couples qui aspirent à la parentalité.

Se déclinant en histoire complète, ce récit conjugué au féminin a la particularité de se nourrir de bonnes intentions et nous sensibiliser sur le parcours mené par un couple désireux d’avoir un enfant. Sous le couvert d’un sujet délicat, la scénariste relate les péripéties vécues par une jeune femme, Aimée, en attente de cette grossesse qui n’arrive pas malgré les gros efforts déployés.

Force est de constater que cette histoire sur la PMA se révèle à nous comme un message loin d’être désespéré. Inspirée par ce qu’ont vécu des parents à elle, Gwénola Morizur narre avec justesse les vicissitudes de l’assistante maternelle tout en l’incluant dans un rapport amical (avec Charlie) bien contrasté et de plus en plus fort, usant sans excès d’une sensitivité qui a le privilège d’ébranler notre émotivité et de susciter également quelque espoir. En termes clairs, l’auteure déroule la vie d’un couple qui espère et qui, par la suite, compense un manque par un nouveau choix de vie. C’est donc juste et plein de poésie.

Evidemment, le message graphique de Camille Benyamina conforte la douceur ambiante initiée par la scénariste. L’artiste joue habilement de ses crayons pour donner vie de façon déliée à un récit à petite échelle, très intimiste, colorisé avec justesse. On ne peut plus parlant même quand les personnages ne communiquent pas, son dessin se suffit à lui-même et éveille habilement des émotions, des sensations subtiles qui humanisent remarquablement la teneur de l’album. A cet égard, l’expressivité d’Aimée, Charlie, Jean, Julio est des plus touchantes et par ce biais, les rend on ne peut plus attachants.

Une très belle histoire attendrissante qui a l’avantage de nous sensibiliser sur un fait qui touche, parfois douloureusement, la société contemporaine.

Par Phibes, le 31 août 2021

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