Moonhead et la Music Machine

 
Joey Moonhead est un lycéen comme les autres, sauf qu’à bien y regarder, sa tête est… une lune ! Oui, vous avez bien lu : une lune. Cette différence physique lui vaut bien sûr d’être le souffre-douleur de la plupart de ses "camarades", ce qui fait qu’au final, le pauvre Joey compte vraiment très peu d’amis.

Ostracisé, Joey a appris à s’évader dans des mondes "à lui". C’est sans doute pour ça qu’il est assez tête en l’air ; dans la lune, comme qui dirait ! Il aime aussi beaucoup la musique et s’y réfugie volontiers.

Un jour, Joey apprend qu’un "Talent Show" va avoir lieu dans son lycée. Motivé par cette perspective, il va se fabriquer un instrument original. Malheureusement, le résultat ne sera pas celui qu’il escomptait. Or, un nouvel ami va entrer dans sa vie et va l’aider dans son projet en perfectionnant l’instrument. Voilà qui achèvera de les décider l’un l’autre : sur scène, Joey chantera et l’ami Ghostboy jouera du fameux instrument…

Leur prestation réussira-t-elle à faire changer le regard que portent sur eux les autres ?
 

Par sylvestre, le 20 février 2015

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Notre avis sur Moonhead et la Music Machine

 
Cette bande dessinée Moonhead et la Music Machine parle de manière fort originale de l’impitoyable univers adolescent : celui où la loi est celle du plus beau, du plus riche et du plus fort. Celui où la moindre petite différence, le moindre petit handicap te fait devenir la risée de tout le monde, la tête de Turc, le souffre-douleur…

Joey Moonhead, le héros, est de ces malheureux derniers. Il est du genre humain mais est volontairement représenté avec une différence de taille puisqu’il a une lune à la place de la tête ! Une lune qui se décroche même parfois de son corps pour s’en aller rêver plus loin ou y chercher l’apaisement. Bref, une différence loin d’être réaliste, c’est le moins qu’on puisse dire, ce qui fait que cette chronique du mal-être en devient une fable.

Le dessin et les couleurs participent à ce "format fable" : ils font facilement glisser le propos du réaliste vers le fantastique avec leurs volutes et leurs tons. Ils comptent aussi énormément dans le changement qui s’opère entre la première partie de l’histoire (dans laquelle Moonhead est un loser) et la seconde partie où il est en passe de réaliser le rêve de beaucoup de gosses : devenir devant tout le monde la star que personne ne soupçonnait, exister enfin aux yeux des autres (aux yeux des filles !)… Bref, être reconnu pour ce qu’il est et ce qu’il fait de bien, pas pour l’image qu’il donne et qui apporte de l’eau aux moulins des gens malintentionnés…

Il y a une bonne dose de vintage, dans l’esprit cette BD, un peu du Soil d’Atsushi Kaneko, aussi, dans son graphisme. Pourquoi pas des Simpson et de Monstres & Cie… Il y a des moments durs et des moments magiques… Du beau et du laid… De l’être et du paraître… Et tout ça s’entremêle en musique pour nous parler de différence et d’acceptation, d’amitié et de trahison, d’angoisse et de confiance en soi. Bref, de la vie, quoi.

Par Andrew Rae, aux éditions Dargaud.
 

Par Sylvestre, le 20 février 2015

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