Mr. CROOK !

Au Bostwana, en revenant d’un safari, le célèbre explorateur Sigmund Openthal apprend que dans l’une de ses mines, un diamant d’une grosseur impressionnante a été trouvé et fonce illico sur les lieux de la découverte. Un mois plus tard, tous les journaux de New York City ne manquent pas de se focaliser sur le fameux diamant nommé le « Mangaza » qui doit arriver prochainement avec l’émissaire spécial de l’explorateur, Von Bertrügen pour être mis aux enchères. Evidemment, si cette nouvelle fait la joie des plus fortunés, elle a pour objet de mettre en ébullition les services de la police et plus particulièrement leur patron, le tempétueux Capitaine Jenny Holson. En effet, des mesures imposantes vont devoir être prises pour contrecarrer l’appétit de malfaiteurs avides. Et plus spécifiquement, celui que toutes les polices recherchent à savoir l’insaisissable Crook.

Par phibes, le 20 février 2024

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Notre avis sur Mr. CROOK !

Mr. Crook est la première bande dessinée grand public concoctée par Jérôme Tillard, enseignant en art graphique qui a pris pour parti de s’associer à Romain Blais, le chroniqueur patenté de la nationale 7 (réalisé en partenariat avec Thierry Dubois). Cette rencontre leur permet de donner vie à Mr. Crook, un personnage des années trente, qui a pour marotte de détrousser son prochain.

Sous le couvert d’un premier de couverture qui fait un subtil clin d’œil à la statue de la liberté et qui met en lumière l’intrigant Mr. Crook, nous abordons une aventure qui prend ses racines en Afrique et qui va s’expatrier sur le continent américain, à New York. On comprend vite que Mr. Crook est un malfrat de la pire espèce qui énerve les forces de police à cause de son insaisissabilité et qui va se trouver lié au trafic de la plus grosse pierre précieuse du monde.

Pour un premier album, Jérôme Tillard fait preuve d’une très bonne inspiration en nous offrant un personnage d’époque qui pourrait être un mix de John Dillinger et d’Arsène Lupin. L’équipée policière dans laquelle il nous plonge est pour le moins sympathique dans ses entournures puisqu’elle met en évidence les agissements d’un voleur au demeurant peu scrupuleux (et ensorcelant aussi) et surtout ses combinaisons malfaisantes pour récupérer ses précieux butins. Si le champ de courses en est une, la seconde est celle qui nous captive au premier chef puisqu’il est question de la vente d’un gros diamant. A cet égard, le scénariste ne manque de lui attribuer une loquacité impressionnante pour endormir ses clients et un sens de la stratégie très théâtrale qui n’est certainement pour déplaire. Il en ressort de fait une histoire de maraudage efficace, parfaitement cocasse dans sa construction.

Romain Blais contribue largement à la caractérisation de Crook. En effet, son trait très libéré aux effets chaudement aquarellés lui permet de jouer sur la grandiloquence du voleur, sur ses effets virevoltants, sur ses prestations excessives, sur ses différentes facettes qui donnent un volume certain à ce personnage. Le travail sur les décors est également impressionnant tant les recherches documentaires sont perceptibles pour représenter le New-York des années 30, grouillant de vie, à l’appui de perspectives bien osées.

Un petit bijou d’histoire de voleur taillée sur mesure par deux artistes qui se complètent bien. Une nouvelle lichette ne serait pas de refus !

Par Phibes, le 20 février 2024

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