MUNROE (LES)
La vallée du Rift

En ce début de mois de mai 2006, Robert Munroe, citoyen aux origines aristocratiques anglaises et gestionnaire d’une plantation de café kenyane, se prépare à son futur mariage avec Victoria, la fille d’un riche pasteur de Nairobi. Cette union est des plus délicates car l’exploitation Munroe est en perte de vitesse depuis les errements de l’ancien maître des lieux, Kerrill, et la tenue dissolue de ses héritiers. Elle aurait l’avantage, grâce à la fortune de Victoria, de relancer l’activité du domaine. Malheureusement, c’est sans compter sur l’évasion de Sean, le fils de Robert, qui a été emprisonné à la suite de l’assassinat de sa petite amie Wanza et qui, animé par une obscure volonté, parcourt dangereusement le bush.

 

Par phibes, le 29 juin 2010

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Notre avis sur MUNROE (LES) #1 – La vallée du Rift

Christian Perrissin et Boro Pavlovic, les auteurs patentés de la superbe série El Niño, ont conjugué une fois de plus leurs immenses talents respectifs pour se lancer dans une nouvelle aventure chez l’éditeur Glénat qui prend des tournures de grande saga familiale. Heureuse est cette initiative qui démontre sans contestation l’excellence de ces artistes et qui nous entraîne dans des péripéties modernes au cœur de la savane kenyane.

S’appuyant sur une affaire dramatique qui a défrayé la chronique dans l’année 2006 (l’assassinat d’un braconnier noir par l’aristocrate kenyan blanc Cholmondeley issue de la lignée richissime Delamere, pionnier de la colonisation anglaise au Kenya), Christian Perrissin tisse, avec rigueur et avec une fluidité exemplaire, sa toile en se faisant l’évocateur de la traversée du désert d’une famille d’anciens colonialistes. Les engluant dans des travers intrafamiliaux (un père séducteur invétéré, un fils meurtrier en cavale, un autre asocial, une fille homosexuelle) qui mettent à mal la gestion d’une plantation de café, il dresse un tableau fort intrigant qui nous amène dans des circonvolutions très prenantes.

Tout en faisant quelque peu cas à la ségrégation raciale qui règne en ce pays africain, décriant les relations entre autochtones et anciens colons, le récit virevolte entre les affaires douteuses du représentant de la famille Munroe, l’escapade difficile de Sean et l’enquête policière menée par un vieil inspecteur. Dans un alternat impeccable, l’histoire coule sans violence extrême, dans une sorte de climat attentiste qui présage quelques rebondissements prochains.

On pourra être subjugué par la beauté du graphisme de Boro Pavlovic. Fortement aiguisé par le travail exemplaire qu’il a fourni sur la série d’El Niño, son trait se déguste tel un hommage à la magnificence des décors sauvages de la savane kenyane, à sa faune et à sa flore, à ses habitants. L’authenticité de ses personnages est fascinante et campe à merveille le climat intrigant dans lequel baigne la famille Munroe. A noter que la colorisation douce de Bertrand Denoulet conforte au plus niveau le dessin de Boro Pavlovic en lui donnant la délicatesse et la profondeur voulues.

Un tome inaugural excellent qui présage une saga familiale des plus attrayantes.

 

Par Phibes, le 29 juin 2010

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