MUSIC BOX
Sa fille n'a pas de nom... elle va s'en trouver un !

Par une sombre nuit d’orage, alors que la pluie tombe à grosses gouttes sur le désert californien, une jeune femme arrive au ranch Butler.
Stetson sur la tête et colt à la ceinture, elle pousse une brouette. Son nom est … non, personne ne l’appelle, cette fille n’a pas de nom … du moins pour l’instant.

Par olivier, le 28 septembre 2010

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Notre avis sur MUSIC BOX # – Sa fille n’a pas de nom… elle va s’en trouver un !

Le décor est planté : Californie, 1890. Dans cette ferme la jeune femme vient chercher son nom, celui de son géniteur qui a violé sa mère, après avoir, avec sa bande de hors la loi, attaqué une diligence et massacré les autres voyageurs.
Elle n’a qu’une envie après avoir trouvé son nom, partir pour la France dont sa pauvre mère était originaire pour y suivre des cours de peinture.

L’ombre de Sergio Léone plane sur ce récit, tout comme la petite mélodie qui s’échappe de la boite à musique, à l’instar d’Et pour quelques dollars de plus. Music Box est un western d’atmosphère, d’action et d’émotion délicatement enveloppé dans un habillage de fantaisie.
Stéphane Nappez et Efix ont pris le temps de développer leurs personnages, de leur donner une vraie profondeur afin de nous les rendre plus attachants. La pire racaille devient alors un homme avec une histoire, et le lecteur évolue avec "la fille sans nom", l’accompagnant vers un destin quelque peu surprenant.

Stéphane Nappez écrit sacrément bien, déjà complice d’Efix pour Obama, il lui apporte cette fois un scénario à l’écriture délicieusement jubilatoire. Un récit où il joue avec les niveaux de langage, maniant et métissant avec une rare précision langage familier et poésie, humour et tendresse, pour obtenir un western décalé.
L’action est présente à chaque planche, on se bagarre, on s’étripe et on se tire dessus avec beaucoup de conviction entre bandits et déjantés, c’est un passé tumultueux qui rattrape ces pauvres héros.
Les deux auteurs ont la volonté de se rapprocher de l’esprit des pulps magazines, on a même failli avoir un récit de science-fiction, mais l’idée du western a germé et a été délicatement cultivée pour nous donner ce joyeux festival

Efix est de plus en plus étonnant, sorti un peu du contexte social; où il a l’habitude de dénoncer, on sent qu’il s’est fait un vrai plaisir avec cet album récréatif.
Son trait fin, précis, s’allie parfaitement aux dialogues et commentaires off du corbeau qui noue les fils de l’intrigue.
Il multiplie les cases, les imbriquant les unes dans les autres ou les supprime tout simplement pour laisser l’action exploser dans tous les sens, laissant au lecteur le choix du rythme de lecture.
Son dessin, très fouillé et méticuleusement précis est de plus en plus remarquable.

143 pages d’un récit haletant, d’un western inventif et joyeux où le dessin vous emporte du fin fond de la Californie à la campagne normande.

Par Olivier, le 28 septembre 2010

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